Constatation - Exhortation - conseil - interpellation à venir...
IN MEMORIAM MARJORIE RAYMOND (1996
- 2011)
Suicide de Marjorie Raymond
La mère de Jade soulagée
Première publication 5 juillet 2012 à 22h33
Crédit photo : Facebook et Agence QMI
Par Nicolas Lachance | Agence QMI
La mère de Jade, l'adolescente montrée du doigt pour avoir intimidé Marjorie
Raymond, est «soulagée» que le rapport du coroner vienne confirmer ce «que tout
le monde savait» à Sainte-Anne-des-Monts.
Sandra Isabel s'est dite heureuse des conclusions du coroner qui
déresponsabilisent sa fille présentée après le suicide de Marjorie comme
l'intimidatrice à l'origine du drame.
«C'est un soulagement, a-t-elle dit. C'est sûr que c'est un peu tard huit mois
après, il y a eu beaucoup de dégâts de faits, mais au moins je suis contente du
résultat. C'est un poids de moins.»
La famille de Jade a vécu des semaines d'enfer à la suite du décès de Marjorie
Raymond en novembre. Ciblée par l'opinion publique, Mme Isabel affirme que sa
fille a été littéralement assaillie de messages haineux. «Ils ont presque poussé
une autre à se suicider, sans savoir rien. Ça, je trouve ça épouvantable», a
critiqué Mme Isabel.
Des centaines de messages agressifs dans les médias sociaux, mais aussi de
nombreux appels menaçants directement à la résidence familiale avaient été reçus
dans les semaines suivantes. «La communauté ici ne nous a pas crucifiés sur une
croix comme le Québec ou le Canada l'ont fait. Les menaces de mort venaient de
l'extérieur», a-t-elle raconté.
Causes multiples
Le coroner vient donc donner raison à la famille de Jade, mais aussi à la
direction de l'école qui avait été montrée du doigt pour ne pas être venue en
aide à Marjorie. «On avait tout le temps dit que l'école n'était pas coupable et
qu'elle avait proposé de l'aide. Je suis très heureuse qu'il en parle [le
coroner] et qu'il dise que l'école a proposé de l'aide. Autant la mienne que
l'autre n'en voulaient pas d'aide», a expliqué Mme Isabel.
La mère de Jade fait également siennes les conclusions du coroner qui mentionne
qu'«un suicide n'est jamais causé par un seul facteur». L'intimidation ne peut
donc pas avoir poussé à elle seule Marjorie au suicide, conclut le rapport.
«Dans tous les suicides, c'est une accumulation de problèmes qui fait que ça
déborde, que tu n'es plus capable», a-t-elle regretté.
Retourner à l'école
Jade n'était pas retournée à l'école à la reprise des classes en janvier en
raison de la pression exercée sur elle. L'adolescente avait plutôt poursuivi sa
formation à la maison.
Le rapport du coroner, favorable à son endroit, va certainement la convaincre de
revenir à l'école Gabriel-Le Courtois, elle qui avait déjà manifesté ses
intentions d'y retourner, selon sa mère.
Rapport du coroner
Suicide de Marjorie Raymond: plus que de l'intimidation
Première publication 5 juillet 2012 à 17h51 | Mise à jour : 5 juillet 2012
à 22h40
TVA Nouvelles, Agence QMI
La mère de Jade, l'adolescente montrée du doigt pour avoir intimidé Marjorie
Raymond, est «soulagée».
La mort tragique de Marjorie Raymond, l'adolescente de 15 ans retrouvée pendue
dans le garage par sa mère le 28 novembre 2011, est le triste résultat d'une
longue descente aux enfers qui a débuté lors de son arrivée à
Sainte-Anne-des-Monts, en Gaspésie en 2008.
Dans le rapport d'enquête sur sa mort, le coroner Jean-François Dorval conclut à
une mort violente par autodestruction volontaire, mais soulève également le
voile sur les nombreux problèmes que connaissait la jeune fille, et ce, depuis
les deux années qui ont précédé son décès.

(Facebook)
Dans son rapport, le coroner n'écorche ainsi jamais l'adolescente qui avait été
montrée du doigt dans cette affaire et ne fait aucune recommandation à cet
égard.
Le coroner Jean-François Dorval démontre plutôt que Marjorie Raymond a vécu
différentes situations problématiques. «Il y avait eu plusieurs altercations au
cours des dernières années entre Mme Marjorie Raymond et d'autres étudiantes,
mais ce point en est un parmi d'autres facteurs présents dans la vie de Mme
Raymond», écrit-il.

(Facebook et Agence QMI)
Parmi ces facteurs, le coroner a notamment souligné le fait que Marjorie
Raymond, qui démontrait des signes de dépression majeure, avait toujours refusé
l'aide psychologique qui lui avait été proposée.
Le rapport souligne ses difficultés d'intégration à la vie scolaire et des
changements dans son rendement scolaire.
Multiples tentatives de suicide
Le coroner affirme aussi que la jeune Raymond avait fait antérieurement des
tentatives de suicide et elle avait des idées suicidaires peu de temps avant sa
mort.
Lors d'une rare rencontre avec le psychologue de son école secondaire, Marjorie
Raymond avait confié qu'elle avait tenté de se suicider par noyade et par
automutilation à l'été 2008.
«Le 23 novembre, Mme Marjorie Raymond avait mentionné à une de ses amies qu'elle
n'était pas bien ici et qu'elle serait mieux là-bas en pointant le ciel» Selon
le rapport, «le 23 novembre, Mme Marjorie Raymond avait mentionné à une de ses
amies qu'elle n'était pas bien ici et qu'elle serait mieux là-bas en pointant le
ciel». La veille de son décès, elle avait envoyé un message texte à un ami lui
suggérant qu'elle mettrait fin à ses jours.
Les analyses toxicologiques ont également permis de constater que l'adolescente
avait consommé de la marijuana peu de temps avant de s'enlever la vie.
La mort de l'adolescente, victime d'intimidation et de violence à l'école, avait
créé un énorme débat de société au Québec. Une loi a même été votée par le
gouvernement Charest pour contrer l'intimidation à l'école.

Crédit photo : Facebook En
mémoire de Marjorie Raymond
Journée contre l'intimidation Mission
accomplie
Première publication 8 décembre 2011 à
18h46

Crédit photo : Gracieuseté
Par Josée
Cloutier | TVA Nouvelles
La jeune Émilie Rémillard, 14 ans,
de Thetford Mines, peut dire «mission accomplie».
L'instigatrice de la journée
spéciale
contre l'intimidation a reçu aujourd'hui des
appuis de partout au Québec. Il y a quelques jours,
l'adolescente
avait lancé un appel sur Facebook, invitant
les gens à porter un brassard blanc, en hommage à
la jeune Marjorie Raymond qui s'est enlevé
la vie, la semaine
dernière. L'initiative avait pour but de dénoncer
l'intimidation.
Des écoles
des régions de l'Amiante, des Bois-Francs, de Québec et
de Montréal ont emboîté
le pas. Des gens en entreprises ont aussi
signifié à l'adolescente
avoir porté
le brassard en signe de solidarité. En fin
d'après-midi plus de 1500 personnes avaient adhéré à la
page Facebook créée spécialement
pour l'événement.

(Gracieuseté)
L'adolescente
a été reçue à l'hôtel de ville
de Thetford Mines où
les fonctionnaires ont salué son geste.
Le personnel de l'hôtel de ville
ne s'est pas fait prié pour porter
le brassard tout au long de la journée. Elle
aura reçu un accueil tout aussi chaleureux
au Cégep de Thetford Mines où
les jeunes ont dit vouloir briser
le silence
qui entoure trop souvent cette forme de violence.
La jeune fille
aura porté son message sur plusieurs tribunes.
Elle
a émis un souhait: que la journée du 8 décembre
devienne une journée nationale
contre l'intimidation.
Intimidation à l'école Bonification du plan d'action pour 2012?
Première publication 7 décembre 2011 à 13h02
Crédit photo : Journal de Québec
Quatre jours après les
funérailles de Marjorie Raymond, l'adolescente victime
d'intimidation qui s'était suicidée le 28 novembre dernier,
Pauline Marois, la chef du Parti québécois a demandé une fois de
plus au gouvernement Charest de bonifier le plan d'action pour
contrer la violence et l'intimidation à l'école.
La chef de l'opposition officielle a également fait état de deux
histoires médiatisées récemment de cas d'intimidation qui
auraient dégénéré. Elle a mentionné cette histoire d'un jeune de
Trois-Rivières qui aurait été battu, et de cet autre adolescent
de 17 ans, attaqué à l'arme blanche dans une école de Thedford
Mines.
La semaine passée, le Parti québécois avait proposé de bloquer
les comptes Facebook de jeunes responsables d'actes
d'intimidation ou d'agression.
Mercredi Mme Marois a jugé que le gouvernement ne pouvait
défendre un plan inefficace et incomplet, tel qu'il existe
présentement. À l'Assemblée nationale, elle a invectivé le
gouvernement : «J'attends du premier ministre qu'il prenne
l'engagement d'un plan bonifié au début de l'année.»
Jean Charest a dit ne pas être en désaccord avec la chef du
Parti québécois sur ce dossier.
Le gouvernement québécois donne actuellement six millions aux
commissions scolaires afin que les mettent en place des
programmes pour contrer l'intimidation dans les établissements
scolaires.
«On
va continuer à revoir les gestes que nous pouvons poser, a souligné en
chambre Jean Charest.
J'en profite
pour interpeller tous les membres de la société qui ont tous un rôle à
jouer.
On y arrivera à condition que tout le monde mette l'épaule à la roue.»
La ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, avait également
entrepris des consultations au printemps dernier concernant la
problématique de l'intimidation dans les écoles.
Selon ce que TVA Nouvelles a appris, ce plan d'action pour
contrer la violence et l'intimidation dans les écoles devrait
être bonifié au début de 2012.
Intimidation à Trois-Rivières L'agresseur de 13 ans accusé
Première publication 6 décembre 2011 à 11h22 Mise à
jour : 6 décembre 2011 à 19h42

Crédit photo : TVA Nouvelles
TVA Nouvelles avec Agence QMI
L'adolescent de 13 ans qui se serait
attaqué physiquement et verbalement à un autre adolescent à
Trois-Rivières au cours des deux dernières semaines a
formellement été accusé mardi après-midi de voies de faits, de
menaces et de bris de promesse au palais de justice de
Trois-Rivières après avoir passé une première nuit en prison.
Le présumé agresseur a été arrêté lundi
soir après avoir contrevenu aux conditions que lui avaient
posées les policiers à la suite d'une première plainte de la
victime à son endroit.
La mère de l'adolescent qui aurait été
frappé s'était confiée à TVA Nouvelles en voulant dénoncer
l'enfer que vivait son fils à l'école. Celui-ci était devenu le
souffre-douleur d'une bande de jeunes depuis le début de l'année
scolaire.
La famille de ce présumé «intimidateur»
donne une toute nouvelle version des évènements entourant
l'agression de l'adolescent de 13 ans. Elle affirme que la
victime avait déjà agressé le petit frère de celui qui est
désormais montré du doigt comme étant l'agresseur.
D'ailleurs, le beau-père de l'accusé a
dit mardi que celui-ci avait demandé à être isolé durant la
journée d'école de lundi pour ne pas se retrouver en présence de
la victime sur le terrain de l'école. Il serait entre autres
allé dîner à une heure différente. «Je ne comprends pas pourquoi
il l'aurait par la suite attaqué à la sortie des classes alors
qu'il a fait exprès de l'éviter durant tout la journée», a
questionné la mère du présumé agresseur.
Le jeune homme fait face à six chefs
d'accusations au total. La Couronne s'étant opposée à sa
libération, il restera détenu jusqu'à son enquête sur remise en
liberté prévue mercredi.
Intimidation à Trois-Rivières «Ton fils est pas mieux que mort»
Première publication 5 décembre 2011 à 12h51 Mise à jour : 5 décembre 2011 à
19h03

Crédit photo : TVA Nouvelles
La mère de l’adolescent intimidé racontant
à TVA Nouvelles le calvaire de son fils de 13 ans
TVA Nouvelles
Pour une deuxième fois en deux semaines, un
adolescent de 13 ans s'est fait battre à Trois-Rivières. Sa mère
a dénoncé l'intimidation dont il est victime et ses agresseurs
s'en sont pris une nouvelle fois à lui.
Dans la foulée du suicide de Marjorie
Raymond, une Trifluvienne a confié de façon anonyme à TVA
Nouvelles que son fils était en quelque sorte le souffre-douleur
d'une petite gang depuis le début de l'année scolaire.
Le lendemain du reportage, vendredi
dernier, un des adolescents intimidateurs s'en est donné à cœur
joie. Au sortir de l'école, il a battu le jeune homme dans la
rue et l'a même suivi à l'intérieur du domicile familial. La
gardienne l'a chassé, et les parents ont porté plainte pour
voies de fait et introduction par effraction.
«Les jeunes voulaient lui faire
consommer de la drogue et lui faire faire des mauvais coups,
mais il ne voulait pas»
«Il lui a rentré la tête dans un mur de
ciment, mon fils est ensuite rentré dans la maison et le jeune
en question est venu le tapocher jusque dans la maison, chez
moi», explique la mère de l'adolescent.
Quelque 24 heures plus tard,
l'adolescent est retourné chez la victime et s'est montré
menaçant envers sa mère. «Ton fils est pas mieux que mort, a
raconté la maman. Il ne croira pas à ça lundi matin, à moins que
je le pogne en fin de
semaine.»
La mère a immédiatement téléphoné aux
policiers. Une nouvelle plainte, cette fois pour menaces de
mort, a été déposée. L'agresseur de 14 ans doit respecter
certaines conditions en attendant la suite des procédures
judiciaires. Il ne doit pas entrer en contact avec la victime,
ni se trouver à proximité de son domicile.
Pourtant, l'adolescent est retourné voir
la victime à la sortie des classes, vers 16h lundi, et a de
nouveau proféré des menaces. Il lui a promis de lui «arranger le
portrait dans l'autobus».
La police devait retourner voir
l'adolescent durant la soirée, car en entrant en contact avec la
victime, celui-ci n'a pas respecté les conditions qui lui
étaient fixées. Le jeune devait être arrêté et transporté au
centre de police. Le centre jeunesse devait ensuite décider si
l'adolescent restera détenu jusqu'à sa comparution, fixée mardi
matin, ou relâché, pour une comparution plus tardive.
Début
de l'intimidation
La maman sait exactement quand a
commencé l'intimidation de son fils. «Les jeunes voulaient lui
faire consommer de la drogue et lui faire faire des mauvais
coups, mais il ne voulait pas et il a dit non. C'est tout le
temps [qu'il se fait intimider]. Quand ce n'est pas un, c'est un
autre de la gang.»
Suivi par les membres de la petite bande
qui l'intimide, il y a une quinzaine de jours, l'adolescent
s'est réfugié dans un dépanneur. Il a demandé à une caissière
s'il pouvait appeler ses parents ou la police afin qu'ils
viennent le chercher, mais cette dernière aurait refusé.
Selon la mère, elle aurait argué qu'elle
n'avait pas à se mêler des chicanes d'adolescents et que le
flânage n'était pas toléré à l'intérieur du commerce. Quand il
est sorti du dépanneur, l'adolescent s'est fait tabasser par le
groupe de jeunes.
La femme de Trois-Rivières n'en revient
toujours pas qu'un adulte n'ait pas voulu aider son enfant en
danger.
Le dépanneur a dit ne pas être au
courant de l'incident. Des démarches ont été entreprises pour
obtenir la version des faits de l'employée et les bandes de
vidéosurveillance ont été demandées, pour des fins d'analyse.
Jasmin Roy prête sa voix
Une chanson pour que cesse l’intimidation
Première publication 4 décembre 2011 à 21h29

Crédit photo : Gracieuseté
Megafon
Par
Emmanuel Delacour | Agence QMI
Toujours ému du suicide de Marjorie Raymond, survenu la semaine dernière, à
Sainte-Anne-des-Monts, en Gaspésie, le comédien Jasmin Roy a prêté sa voix à une
chanson dénonçant l'intimidation et le harcèlement.
La
pièce, intitulée «Gouffre douleur», a été composée par les membres du groupe
hip-hop Megafon, qui ont décidé d'utiliser ce médium pour sensibiliser les
jeunes aux conséquences de l'intimidation.
Connaissant déjà Jasmin Roy et sa fondation luttant contre l'intimidation, Jean
Sébastien Lozeau, alias Kosmik, l'a approché pour qu'il participe à ce projet.
Celui-ci n'a pas hésité une seconde avant de dire oui.
«Dès
que j'ai vu le contenu de la chanson, j'ai accepté d'y collaborer. J'y ai même
apporté un peu de ma contribution, en demandant que l'on aborde le sujet de
l'homophobie, par exemple. Cependant, l'ensemble du texte a été composé par M.
Lozeau et m'a beaucoup touché à la première lecture», a mentionné M. Roy.
Celui-ci admet avoir été bouleversé par les événements récents.
«Cette semaine a été très émotive pour moi, mais je crois qu'il était important
de passer un message et cette chanson est un bon médium à mon avis», a expliqué
M. Roy.
Une
fin de semaine haute en émotions
Jasmin Roy était aussi présent lors de la cérémonie soulignant la mise en terre
des cendres de Marjorie Raymond, samedi, à Granby. Une soixantaine de proches se
sont réunis en début d'après-midi au cimetière catholique de Granby pour saluer
une dernière fois l'adolescente.
L'atmosphère était aussi au recueillement la veille, lors d'une cérémonie à la
mémoire de l'adolescente dans sa ville natale, à Sainte-Anne-des-Monts.
De
plus, une marche contre l'intimidation a été dédiée à Marjorie Raymond, samedi
après-midi, au parc Maisonneuve, à Montréal.
Quelque 200 personnes y ont participé. Parmi celles-ci étaient présents les
parents de David Fortin, disparu depuis février 2009, et le frère de Francis
Laforest, tué en 2000.
Le
dimanche 4 décembre 2011 Violence envers les profs

La
ministre se dit «inquiète»
Sarah-Maude Lefebvre Le Journal de Montréal
18/10/2011 06h23

À
bout de souffle et découragée par l’inaction du ministère de l’Éducation et des
commissions scolaires, Julie Boisvert, songe à quitter son métier d’éducatrice
spécialisée.
©
Pierre-Paul Poulin/Journal de Montréal/Agence QMI
Au
lendemain de la parution d'un dossier dans nos pages sur le phénomène de la
violence dans le réseau scolaire, la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp se
dit «inquiète» et promet que le plan ministériel de lutte à la violence sera
«bonifié» en fonction des besoins des enseignants.
«Ça
m'inquiète. N'importe qui lirait les histoires relatées (dans l'édition d'hier)
se sentirait interpellé», a-t-elle confié en entrevue au Journal.
«Mais
c'est aussi le reflet d'une société. Il faut être conscient que ce n'est pas
seulement l'école qui pourra régler le problème des manifestations de violence
chez les jeunes.»
De
nouvelles mesures
Quant
à son plan de lutte contre la violence en milieu scolaire, la ministre Beauchamp
affirme être «consciente» de la grogne qu'il a suscitée au sein des enseignants
et promet de le «bonifier» au cours de la prochaine année.
«Il y
a des ajustements à venir et je suis ouverte aux propositions, affirme-t-elle.
J'ai déjà ajouté une année supplémentaire au plan qui devait initialement durer
trois ans. Je suis consciente que nous ne pouvons pas y mettre fin. Je vais voir
comment nous pourrions le bonifier.»
Comme
le système actuel de collecte de données sur les incidents de violence ne
fonctionne guère, la ministre Beauchamp a d'ailleurs demandé à une équipe de
l'Université Laval de reprendre l'exercice, ce qui sera fait au cours de la
prochaine année.
«On
s'en fout de la violence»
Témoin d'actes de violence à de nombreuses reprises et victime de harcèlement de
la part d'un élève, une jeune éducatrice spécialisée interpelle le ministère de
l'Éducation, lasse d'être laissée seule à elle-même.
«Toi,
tu vas te faire battre».
Ces
mots-là ont longtemps résonné dans la tête de Julie Boisvert, une éducatrice
spécialisée de 29 ans.
Il y
a quelques mois, un groupe d'élèves l'a menacée à la sortie des classes, alors
qu'elle rentrait à la maison.
«J'ai
couru jusqu'à la station de métro, raconte-t-elle. À l'intérieur du wagon, je
regardais sans cesse autour de moi. J'étais terrifiée».
Cet
événement fut pour Julie Boisvert la goutte qui a fait déborder le vase.
Découragée, elle a quitté l'emploi qu'elle occupait dans une polyvalente de
Montréal.
«J'étais tannée, dit-elle. C'était vraiment violent à cette école. Ma collègue a
vu une fille se faire fracasser la tête contre le sol par un autre élève, sur
l'heure du midi à la cafétéria. Et il n'y a eu aucune conséquence. C'est
frustrant.»
Des
situations évitables
Quand
on demande à Julie Boisvert quels ont été les impacts du plan de lutte à la
violence du ministère de l'Éducation dans les écoles, cette dernière s'esclaffe.
«Le
plan? Quel plan? On ne s'occupe pratiquement pas de la violence et de
l'intimidation dans les écoles. Il n'y a pas assez de mesures concrètes et il
manque de personnel», dénonce-t-elle.
«C'est bien beau d'avoir une politique pour contrer la violence, mais encore
faut-il que cela ait des impacts. Il y a trop de situations qui auraient pu être
évitées si on s'en souciait un peu.»
Bien
qu'elle affirme ne pas être «amère», la jeune femme songe de plus en plus à
quitter son métier.
«C'est trop difficile. À mon dernier emploi, les quatre éducatrices qui sont
passées avant moi ne sont pas restées plus de quelques mois. Tout est devenu
problématique.»
* * *
Le
Journal est allé à la rencontre de directeurs d'école pour connaître
l'impact réel, dans leurs écoles, du plan d'action contre la violence lancé par
le ministère de l'Éducation.
«TOUT
ÇA POUR ÇA»
À
Sorel-Tracy, le directeur de l'école secondaire Fernand-Lefebvre, Sylvain
Cloutier, considère qu'il a reçu peu de ressources pour lutter contre cette
problématique, en regard de ce qu'il a dû fournir comme effort.
«On
nous a demandé de dresser un portrait de la situation dans notre école,
raconte-t-il. Cet exercice nous a permis de voir ce que l'on devait travailler
davantage, mais ça nous a amené un surplus de travail important. Or, il me
semble que tout bon plan doit s'accompagner de ressources.»
Au
total, sa commission scolaire a reçu un montant de 34 000$. La moitié de cette
somme a servi à payer les services à temps partiel d'un psychoéducateur, qui
alterne son temps entre les écoles de la commission scolaire. L'autre partie a
été investie dans l'accompagnement des jeunes qui sont suspendus de leur école.
«Ce
n'est pas assez. Je suis déçu. On dirait que c'est parti d'en haut et que rien
ne s'est rendu en bas, aux écoles. Si on veut avoir un impact auprès des jeunes,
il faut que quelqu'un soit dédié à cette problématique quotidiennement.
Actuellement, on ne règle rien», déplore M. Cloutier.
«IL
N'Y AVAIT PAS ASSEZ D'ARGENT»
Même
son de cloche de la part d'un autre directeur, Dominic Flamand, qui n'a pas reçu
un sou dans son école. L'argent du plan gouvernemental a été utilisé par sa
commission scolaire pour organiser des formations.
«Il
n'y avait pas assez d'argent pour faire autre chose, comme engager un nouvel
intervenant. Je ne blâme pas ma commission scolaire. Ils ont fait ce qu'ils
pouvaient avec aussi peu de ressources», explique celui qui dirige l'école
primaire Mgr-Feuiltault à Sainte-Marie, en Beauce.
«Ce
qui me fatigue avec le plan d'action du ministère, c'est qu'on n'avait pas
besoin de ça pour réaliser que la violence est une préoccupation importante dans
nos écoles, confie M. Flamand. L'état de la situation que j'ai dû leur envoyer a
juste confirmé ce que je savais.»
Même
s'il n'avait pas d'attentes envers le plan du ministère, le directeur croit que
les choses auraient pu être faites autrement.
«Il
faut travailler davantage en concertation. Ça donne quoi d'organiser des
ateliers avec des victimes d'intimidation si le CLSC (Centre local de services
communautaires) le fait déjà? Ne travaillons pas en double. Il y a un proverbe
africain qui dit que ça prend tout un village pour élever un enfant. Retrouvons
cet esprit de collaboration.»
Une marche contre l'intimidation pendant l'enterrement de Marjorie Raymond
Publié le 03 décembre 2011 à 16h49 | Mis à jour le 03 décembre 2011 à 18h52

Cette
manifestation avait été prévue avant même de l'annonce de la tragédie dont fut
victime la jeune Marjorie.
Photo: Marco Campanozzi, La Presse
Hugo Prévost La Presse
Canadienne Montréal
Alors
qu'une cérémonie était organisée pour honorer la mémoire de la jeune Marjorie
Raymond, qui s'est enlevée la vie plus tôt cette semaine, environ 200 personnes
ont participé à une marche, samedi à Montréal, pour dénoncer l'intimidation sous
toutes ses formes.
Les
manifestants, qui défilaient au Parc Maisonneuve, dans l'est de la métropole,
alors que l'adolescente était portée en terre à Granby, ont plaidé en faveur de
l'instauration d'un programme gouvernemental pour lutter contre le phénomène de
l'intimidation. Certains marcheurs ont décrié l'utilisation des réseaux sociaux
tels que Facebook comme plateformes facilitant l'intimidation chez les jeunes.
Cette
manifestation avait été prévue avant même de l'annonce de la tragédie dont fut
victime la jeune Marjorie.
«En
raison de ce qui est arrivé à Marjorie, malheureusement, nous avons décidé de la
dédier à sa mémoire», explique Isabelle Marchand, l'organisatrice de la marche.
Selon
cette mère de famille, qui parcourt le Québec en organisant des manifestations
semblables avec son fils depuis que celui-ci a également été victime
d'intimidation, il faut que les Québécois agissent pour lutter contre le
phénomène.
«Il
faut sensibiliser la population à agir tous ensemble, explique-t-elle. Oui,
j'organise des marches avec Maxime [son fils] , mais ce n'est pas à nous deux
que nous allons pouvoir changer les choses.»
Adapter les règlements scolaires
Au
dire de Mme Marchand, il est essentiel que les professeurs et la direction des
écoles discutent avec les parents pour mieux adapter les règlements scolaires
afin de combattre le phénomène. Mme Marchand précise toutefois que certaines
écoles s'attaquent déjà à ce problème, mais que beaucoup reste encore à faire
dans le domaine.
De
son côté, le comédien Jasmin Roy, qui a mis sur pied une fondation pour lutter
contre l'intimidation en milieu scolaire, précise avoir été invité par les
parents de Marjorie Raymond à assister à l'enterrement de l'adolescente.
Selon
lui, sa présence dans les médias depuis quelques années pourrait être utile pour
la mère de Marjorie pour éviter que la mort de sa fille ne soit «inutile». «Je
ne m'attendais pas à être invité à assister à l'enterrement d'une petite fille
qui s'est suicidée après avoir été victime d'intimidation, ça me trouble, je
suis un peu perturbé aujourd'hui», dit-il au téléphone.
M.
Roy dit également s'attendre à «être le bouclier» de la famille Raymond, qui
désire se recueillir dans l'intimité. «Tout de suite, quand j'ai reçu
l'invitation, je me suis senti interpellé et j'ai senti l'obligation d'être là.
J'ai annulé tout ce que j'avais aujourd'hui pour être là et lancer un message
positif.»
Pour
le comédien, la mobilisation des jeunes est plus que nécessaire pour réduire les
risques de voir se répéter une tragédie semblable.
Par
ailleurs, une cinquantaine de proches ont assisté à l'enterrement de Marjorie
Raymond à Granby. L'adolescente reposera aux côtés d'un de ses
arrière-grands-pères. Sa mère, qui a rencontré les journalistes, s'est dite
satisfaite des effets qu'a provoqués sa sortie contre l'intimidation.
Intimidation à l'école Une marche dédiée à Marjorie
Première publication 3
décembre 2011 à 10h48 Mise à jour : 3 décembre 2011 à 14h52

Crédit photo : Agence QMI
Maxime Collard, initiateur de la marche Non à l'intimidation, pose lors
de l'événement aujourd'hui à Montréal
TVA
Nouvelles
Prévue bien avant le drame qui a secoué le Québec cette semaine, une marche pour
dénoncer l'intimidation était dédiée à Marjorie Raymond, cet après-midi, au parc
Maisonneuve, à Montréal.
Quelque 200 personnes y ont participé. Parmi elles: les parents de David Fortin,
disparu depuis février 2009, et le frère de Francis Laforest, tué en 2000.
Ayant
déjà organisé plusieurs événements pour dénoncer cette forme de violence, Maxime
Collard, qui en a lui-même été victime, a reconnu que celui de samedi avait un
sens particulier.

Le jeune Maxime Collard cet après-midi au
parc Maisonneuve à Montréal (Agence QMI)
«Marjorie est décédée à cause de l'intimidation et aussi parce que c'est un
fléau qui prend de plus en plus d'ampleur dans nos écoles», a dit le garçon de
13 ans en entrevue.
Maxime a lui-même eu des pensées noires, il n'y a pas si longtemps.
«Le 4
avril dernier, j'avais écrit sur ma page Facebook que j'étais écœuré de la vie,
qu'on n'arrêtait pas de m'écœurer et que je voulais me suicider. Quand ma mère a
vu ça en après-midi, elle a fondu en larmes. Quand je suis arrivé de l'école,
elle a envoyé mes frères jouer dehors, on s'est parlé, je lui ai tout expliqué.»
Pour
Maxime, lancer ce message de détresse sur Facebook était une façon de briser le
cycle de l'intimidation.
«Il y
avait beaucoup de mes contacts Facebook qui étaient à mon ancienne école. Je
voulais leur montrer ça pour qu'ils arrêtent de m'écœurer, parce que j'y pensais
vraiment», a-t-il ajouté.
Un
combat loin d'être fini
«On
veut dire à nos jeunes qu'on est avec eux et qu'ils doivent continuer de se
battre», a lancé Chantal Marchand, mère de Maxime, au cours de la marche.
L'un
des marcheurs, Claude Lafortune, connu pour les émissions «L'évangile en papier»
et «Parcelles de soleil», a souligné que les enfants acceptent difficilement
d'être rejetés: «Lorsqu'ils sont gros ou malades, les enfants acceptent plus
facilement leurs problèmes de santé que le rejet de la part de leur confrère.»
Plusieurs marcheurs présents ont déjà vécu de l'intimidation. «J'ai été
intimidée au secondaire, a expliqué une femme. Les adolescents n'ont pas
conscience de la portée de leurs mots», a-t-elle dit.
Des
gens interrogés sur place ont affirmé qu'une marche à suivre claire de la part
des commissions scolaires et des directions d'école auraient pu sauver Marjorie
Raymond. «Peu importe les agissements des parents envers leurs enfants, ce sont
aux établissements scolaires de mettre des règles et les renforcer», a estimé
Kim Labrecque.
D'accord avec cette idée, Michel Aboud a noté que la famille a un rôle important
à jouer : «J'ai toujours dit que l'instruction commence à la maison. Ce sont les
parents qui doivent donner certains principes à leurs enfants.»
Maxime et sa mère Chantal dirigeront deux autres marches d'ici Noël pour dire
non à l'intimidation: le 11 décembre à Boucherville, et le 17 à Gatineau.
Ils
sont aussi à l'origine d'une pétition de 3800 noms qui sera bientôt déposée à
l'Assemblée nationale pour inciter les élus à agir dans le dossier de
l'intimidation.
Line
Beauchamp salue les initiatives dénonçant l'intimidation
«L'intimidation est purement intolérable», a déclaré la vice-première ministre
et ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, aujourd'hui, dans un communiqué.
«L'intimidation n'a pas sa place à l'école et nous devons tout faire pour la
combattre», a affirmé Mme Beauchamp, qui a aussi salué les initiatives
citoyennes pour dénoncer l'intimidation, à la suite du suicide de Marjorie
Raymond.
«Il
ne faut pas hésiter à le dire et à dénoncer le phénomène chaque fois qu'on en
est témoin, a insisté la ministre. Beaucoup de jeunes en sont victimes en
silence. Beaucoup d'adultes portent encore des séquelles de la violence physique
ou verbale dont ils ont fait l'objet à l'école. Nous devons donc réagir et le
faire collectivement, parce que ça concerne tout le monde.»
«Si
nous voulons combattre efficacement l'intimidation, le taxage, le racisme,
l'homophobie et toute autre forme de discrimination, il faut d'abord et avant
tout en parler, a ajouté la ministre. C'est en brisant le silence et en faisant
appel à la solidarité que nous parviendrons à enrayer ces comportements abusifs
qui n'ont pas leur place à l'école.»
10+1 avec Jasmin Roy
Publié le 03 décembre 2011 à 11h01 | Mis à jour le 03 décembre 2011 à 11h01

Photo
François Roy, La Presse
 |
Nathalie Collard
La Presse |
Chaque semaine, Nathalie Collard rencontre une personnalité qui s'est retrouvée
au premier plan médiatique et lui pose 10 questions en lien avec la couverture
dont elle a été l'objet. La 11e question provient du public. Cette semaine, dans
la foulée du suicide de la jeune Marjorie Raymond, notre journaliste
s'entretient avec Jasmin Roy, acteur, animateur et créateur d'une fondation qui
porte son nom et qui lutte contre l'intimidation en milieu scolaire.
1.
Que peuvent faire les écoles quand elles sont aux prises avec une situation
d'intimidation ou de violence entre élèves?
Elles
doivent considérer le problème de façon très sérieuse, enquêter et faire le
portrait de la situation. Il ne faut pas seulement intervenir auprès de la
victime, il faut également s'intéresser à l'agresseur. Quant à la victime, elle
doit savoir quelles sont les ressources à sa disposition. Lorsqu'on est victime,
on ne sait pas où aller frapper pour dénoncer l'agresseur.
2.
Les directions d'école sont-elles assez sévères à l'endroit des élèves coupables
d'intimidation?
Souvent, on se contente d'une sanction comme l'expulsion de l'école durant deux
jours. Il faudrait aussi montrer à ce jeune des comportements de remplacement.
Or, nos écoles sont mal outillées pour montrer ça. Ensuite, lorsqu'on s'est
entendu sur des conséquences, il faut les appliquer. Lorsqu'elles sont sévères,
le comportement a tendance à se résorber. Mais encore faut-il les appliquer. Et
augmenter la sévérité des conséquences quand il y a récidive.
3.
Les réseaux sociaux comme Facebook deviennent un amplificateur dans ce contexte.
Que peut faire une école pour tenter de maîtriser la situation?
D'abord, organiser des rencontres avec les élèves. Les policiers sont très
actifs dans ce domaine et visitent les écoles pour sensibiliser les enfants.
C'est gratuit. D'un autre côté, les parents doivent être interpellés, car la
cyberintimidation, ça commence à la maison. Il y a un contrôle parental à
exercer et, pour le moment, il n'est pas là.
4.
Les écoles devraient-elles avoir le droit d'intervenir sur les réseaux sociaux,
selon vous?
Franchement, ce n'est pas à l'école de faire ça, à moins que ça se passe à
l'école. Quand il y a menace, il faut aller voir la police, c'est à elle de s'en
occuper.
5.
Vous avez lancé une campagne visant spécialement l'intimidation chez les filles.
En quoi est-elle différente de celle entre garçons?
Actuellement, il n'existe pas une seule donnée là-dessus au ministère de
l'Éducation. Ce que je sais, c'est que les garçons se définissent souvent par
leur force physique, leur capacité à se défendre, alors que chez les filles, ça
se joue sur la réputation et l'apparence physique. Il faudrait un portrait clair
de la situation, avec des données. Une chose que l'on sait, c'est que la
violence est en augmentation chez les filles, elles se battent dans la cour
d'école, en plus de se traiter de vache, de chienne...
6.
Que pensez-vous de la médiatisation des détails du suicide de Marjorie Raymond,
de la publication de la lettre à sa mère, etc. Est-on allé trop loin?
C'était inutile d'aller jusque-là pour se réveiller, mais en même temps, une
fois qu'on y est, on peut souhaiter que cela contribue à ce que cette jeune
fille ne soit pas morte pour rien. Sa mère est assez exceptionnelle d'aller sur
la place publique pour en parler, la plupart des parents dont l'enfant s'est
suicidé à cause de l'intimidation n'ont pas cette force.
7.
Que pensez-vous de la couverture médiatique jusqu'ici?
Honnêtement, je suis content qu'on en parle. Ce qui me déçoit, c'est le
positionnement politique. J'aurais aimé ça qu'on dise: à partir d'aujourd'hui,
on va s'en occuper. En Ontario, le premier ministre vient d'annoncer un projet
de loi très sévère contre l'intimidation. J'aurais aimé qu'au Québec, on dise:
on va mettre sur pied un projet de loi semblable, cela aurait envoyé un signal
fort. Pour l'instant, le travail des policiers est très difficile, car il y a un
vide juridique autour de l'intimidation. S'il n'y a pas de voies de fait, ils ne
peuvent rien faire.
8.
Selon vous, que peuvent faire les médias à propos de la question de
l'intimidation?
J'aimerais qu'ils s'intéressent au plan d'action gouvernemental pour les années
2008 à 2011. Le gouvernement avait alloué 17 millions de dollars. Où est allé
cet argent? Personne ne le sait. J'aimerais qu'on demande les états financiers
et qu'on nous dise où sont allés tous ces millions.
9.
Selon vous, les parents sont-ils suffisamment informés et sensibilisés quant à
la question de l'intimidation?
Non,
il y a beaucoup d'ignorance de la part des parents. Ils ne savent pas comment
intervenir et créer un lien avec les écoles. Quant aux parents d'agresseurs, ils
ne veulent pas voir le problème.
10.
Que pourrait-on faire pour les informer davantage?
Peut-être devrait-on lancer une campagne nationale pour informer les gens. Le
gouvernement devrait également offrir une formation gratuite sur les réseaux
sociaux à tous les parents.
TWITTER+1 Comment «détecter» que son enfant est un intimidateur?
Souvent, des enfants vont avoir des comportements à l'école - pour socialiser et
se faire des amis - qu'ils n'auront pas à la maison. Il faut donc en parler et,
surtout, écouter les professeurs quand ils nous appellent. Il faut le prendre au
sérieux et accepter que notre enfant puisse être sage à la maison et
complètement différent à l'école.
Marjorie Raymond portée à son dernier repos à Granby
Publié le 03 décembre 2011 à 07h43 | Mis à jour le 03 décembre 2011 à 07h43

Marjorie Raymond
La Presse Canadienne
Granby, Québec |
Marjorie Raymond, cette adolescente qui s'est enlevée la vie cette semaine à
Sainte-Anne-des-Monts, en Gaspésie, sera portée à son dernier repos samedi
après-midi dans sa ville natale de Granby, en Montérégie.
Une
brève cérémonie privée aura lieu dans un cimetière lors de la mise en terre de
l'urne contenant les cendres de l'adolescente de 15 ans, dont le suicide a ému
tout le Québec.
Vendredi, des élèves de la polyvalente Gabriel-Le-Courtois, que fréquentait
l'adolescente, ont tenu une cérémonie en sa mémoire. Des centaines de ballons
blancs ont été largués de la cour de l'école.
La
mort de Marjorie Raymond a relancé le débat sur la lutte à l'intimidation en
milieu scolaire. Une marche doit d'ailleurs se tenir samedi au parc Maisonneuve,
à Montréal, pour dénoncer l'intimidation.
3
décembre 2011 07:34
Invitation aux médias - Marjorie Raymond portée aujourd'hui à son dernier repos
- Cri du cœur d'une mère en deuil pour sensibiliser la population aux
conséquences de l'intimidation
MONTRÉAL, le 3 déc. 2011 /CNW Telbec/ - Les membres de la famille de Marjorie
Raymond, qui s'est enlevé la vie lundi dernier à Sainte-Anne-des-Monts, lui
rendront aujourd'hui un dernier hommage à Granby, sa ville natale. La mère de
Marjorie, Chantal Larose, acceptera pour l'occasion de rencontrer les
représentants des médias.
Voici les détails entourant la présence des représentants des médias à cet
événement :
Cérémonie en l'honneur de Marjorie Raymond
Samedi 3 décembre 2011
Cimetières catholiques de Granby
460,
Dufferin
Granby
(La
cérémonie se déroulera dans l'allée la plus à l'ouest du cimetière, celle qui
longe le Zoo)
13h10
Arrivée de la famille
13h15
Déclaration de la mère de Marjorie Raymond, Mme Chantal Larose
Réponse aux questions des journalistes
13h30
Courte cérémonie de mise en terre
(prise d'images permise)
13h45
Rencontre de M. Jasmin Roy avec les journalistes
Comédien et président de la Fondation Jasmin Roy dont la mission est de lutter
contre l'intimidation en milieu scolaire et de soutenir les
victimes de violence à l'école.
La
famille souhaite ensuite se retirer pour vivre le reste de cette épreuve dans
l'intimité.
Renseignements :
Madame Chantal Larose ne sera pas disponible pour entrevues au cours de la
journée.
Prière de confirmer votre présence.
SOURCE : Famille Raymond-Larose
Décès de Marjorie Raymond Le message de tolérance de sa mère
Première publication 3
décembre 2011 à 07h26 Mise à jour : 3 décembre 2011 à 15h48

Crédit photo : Agence QMI
Famille et amis se sont réunis au moment de porter Marjorie Raymond à son
dernier repos, aujourd'hui, à Granby, en Montérégie, sa ville d'origine
Agence QMI avec TVA Nouvelles
Une
cérémonie empreinte de solennité, d'émotion, mais aussi d'espoir a marqué la
mise en terre des cendres de Marjorie Raymond, aujourd'hui, à Granby. Ses
proches souhaitent que le suicide de l'adolescente de 15 ans éveille les
consciences quant à l'intimidation.
Une
soixantaine de proches se sont réunis en début d'après-midi, ce samedi, au
cimetière catholique de Granby, pour saluer Marjorie une ultime fois.
L'atmosphère était au recueillement lors de la cérémonie au cours de laquelle on
a porté à son dernier repos l'adolescente de Sainte-Anne-des-Monts, qui s'est
enlevé la vie lundi après avoir été victime d'intimidation.

(Agence QMI)
«Faites la paix entre vous», a dit Chantal Larose au cours d'un bref point de
presse. «La jeune fille sur qui on s'acharne ces temps-ci, c'est contre le
combat que je mène», a-t-elle précisé, faisant référence à l'adolescente montrée
du doigt avec une extrême sévérité depuis quelques jours, notamment sur les
médias sociaux, pour avoir intimidé Marjorie.
«On
dit souvent qu'on a une mission dans la vie, la mission de Marjorie est le
combat pour l'intimidation», a-t-elle indiqué, voyant dans cette tragédie un
tournant.
«Je
suis sûre que la situation va changer. Ça ne peut pas rester comme ça, pas avec
le geste que Marjorie a posé», a indiqué Chantal Larose.

(Agence QMI)
Le
père de l'adolescente, Mario Raymond, a porté l'urne contenant les cendres de la
défunte jusqu'à la tombe.
À la
demande de Marjorie, un texte laïc a été lu, puis les proches ont été invités à
se recueillir un moment en touchant l'urne, qui a ensuite été mise en terre.
Les
personnes présentes ont déposé des gerberas, la fleur préférée de la jeune
fille, avant de quitter le cimetière à pas feutrés, souvent dans le silence,
parfois dans les larmes.
Manque de ressources
Le
comédien Jasmin Roy, dont la fondation lutte contre l'intimidation en milieu
scolaire, était sur place à la demande de la famille.
«Chantale est la femme la plus brave qu'on a présentement au Québec, elle se
tient debout malgré tout ça», a-t-il déclaré.
Jasmin Roy a visiblement été ébranlé par la cérémonie et la semaine qu'il vient
de vivre.
«La
Fondation et Tel-Jeunes ont été bombardés d'appels cette semaine, a-t-il relaté
après la cérémonie, les yeux rougis. Je ne crois pas qu'il y ait assez de
ressources dans les écoles. Sinon, pourquoi avons-nous eu autant d'appels?»

Marjorie Raymond (Courtoisie)
Il a
lancé un cri du cœur à la classe politique, mais aussi à l'ensemble des
citoyens, pour qu'ils agissent afin qu'une telle situation ne se reproduise pas.
«Les citoyens peuvent s'occuper des écoles, s'impliquer davantage, par exemple
dans les comités de parents. On a besoin de l'ensemble de la population», a-t-il
déclaré.
La
dépouille Marjorie a été incinérée jeudi à Sainte-Anne-des-Monts, en Gaspésie,
où elle habitait, et l'urne contenant ses cendres a été inhumée, aux côtés de
son grand-père maternel, tel qu'elle le désirait, à Granby, sa ville d'origine.

(Agence QMI)
Mort de Marjorie Raymond: «Elle voulait que tout le monde l'aime»
Publié le 03 décembre 2011 à 05h00 | Mis à jour le 03 décembre 2011 à 05h00

Carolanne, Marjorie et Jade. Carolanne dit avoir songé à se précipiter chez son
amie dimanche soir, mais qu'elle ne l'a pas fait parce qu'elle craignait que
Marjorie soit fâchée contre elle.
Photo
tirée de Facebook
 |
Marc Allard
Le Soleil |
(Québec) Dimanche soir, Carolanne, 15 ans, attend la finale d'Occupation
double à la télé, quand elle reçoit un nouveau texto de Marjorie : «Si chu
po la demain c ke j'ai kiter ce monde!!!!si je sui la c ke j'ai echouerrr!!»
Carolanne, qui sait que Marjorie broie du noir depuis sa bataille avec Jade à
l'école le 31 octobre, s'inquiète pour son amie. «Bb, promet moi de jamais faire
de connerie ☹», lui écrit-t-elle à 19h18. Marjorie répond qu'elle s'en va
dans la douche «live». Les deux ados s'écrivent qu'elles s'aiment, et
Marjorie conclut en envoyant un cœur.
Mais
Carolanne est loin d'être rassurée. Elle pleure durant Occupation double
en repensant à son échange de textos avec Marjorie. À 22h24, le téléphone de
Carolanne vibre. «Jvien dme reveiler mon bb!», écrit Marjorie.
Carolanne propose qu'elles se parlent de vive voix. Marjorie prétexte qu'elle
n'a plus assez de minutes sur son cellulaire. Carolanne écrit à son amie qu'elle
lui a fait peur. Marjorie s'excuse, mais trois minutes plus tard, elle écrit :
«Jai faite dekua mon chaton!!:o. Jatend!!!pis si sa marche ma etre ton ange
gardien!»
Carolanne la supplie d'arrêter. «Fuck ton ange gardien cé toi que jveux. :'(»,
ajoute-t-elle. «Caro!!arete davoir du mal!!!!dit toi ke je serai heureuse!!!ms
garde jvx po ke taye dla peine!!!aret tt suit mon bb», répond Marjorie. «Jveux
tu reste vivante! :'( promet moi tu vas jamais tsuicider ou dkoi dmeme. Stp
promet le moi :'(»,»
Carolanne essaie de convaincre Marjorie de venir à l'école le lendemain pour
qu'elles se parlent de tout ça. «Jvais t'voire demain? Promis?», écrit Carolanne.
«Si jme reveil demain!!!on ce voi promiiiii jurer!», répond Marjorie.
«Té
mieu dte réveiller, Carolanne.» Il est 22h46, Marjorie lui envoie un dernier
texto.
Un
cœur.
Le
lendemain, Marjorie n'est pas venue à l'école. Elle s'est pendue.
Attablée derrière la télé qui diffuse en boucle des reportages sur le suicide de
sa fille, la mère de Marjorie, Chantal Larose, fait glisser doucement la lettre
que sa fille lui a écrite avant de s'enlever la vie.
Deux
phrases avant de conclure, Marjorie blâme «les gens jaloux, qui veulent
seulement gâcher le bonheur des autres». Pour sa mère, il n'y aucun doute :
c'est à force de se faire intimider à l'école que sa fille s'est tuée.
En
arrivant, à l'école secondaire Gabriel-Le Courtois, à Sainte-Anne-des-Monts,
Marjorie se faisait dévisager parce qu'elle venait de la ville, raconte Annie*,
une amie de la défunte.
«Elle
se faisait beaucoup traiter de noms. Quelques jours après son arrivée, elle
s'est fait tabasser par une fille assez colosse.
«L'intimidation a continué jusqu'a temps qu'elle s'enlève la vie», dit la jeune
femme, précisant qu'avec son chum Willy, elle a défendu Marjorie à plusieurs
reprises à l'école, à la fois contre les coups et les insultes.
Mais
c'est comme ça, à l'école Gabriel-Le Courtois, souligne Annie. «Il y a beaucoup
de monde qui finissent par décrocher parce qu'ils se font intimider.»
L'adolescente venue d'ailleurs est rejetée d'emblée par ses camarades de classe,
qui chuchotent des méchancetés à son passage, qui l'insultent devant tout le
monde ou l'attendent à la sortie de l'école, «aux Roches» situées devant
l'établissement, pour la tabasser : tout ça ressemble à un cas typique
d'intimidation.
Sauf
qu'au cours de ses deux années et demie à l'école Gabriel-Le Courtois, Marjorie
n'a pas toujours été cantonnée au rôle de souffre-douleur. À mesure que les
élèves de l'école laissaient de côté leur méfiance initiale et découvraient son
sourire, son entrain et sa bonté, Marjorie s'est fait beaucoup d'amis.
«Elle
voulait que tout le monde l'aime», dit sa mère.
Même
qu'à certains moments, la jolie adolescente aux longs cheveux noirs et au regard
espiègle a fait partie de la clique féminine des cools. Le problème avec
les membres de cette clique, c'est qu'elles entretenaient une sorte de relation
amour-haine.
«Dans
cette gang-là, elles sont toutes ensemble et là arrive un gars, explique
Carolanne. Là, elles sont comme : "ah, il est chaud." Et après, elles sont comme
"ah, t'as pas le droit de le trouver chaud, t'es conne. Et, si tu sors avec, je
te parle plus." Pis là l'autre est fru contre elle, pis après ça ils se
reparlent.»
Dans
la clique, il y avait aussi Jade. Marjorie et elle avaient au moins trois points
en commun : elles sont belles, ont du caractère et aiment le même genre de gars.
Leur relation a toujours été en dents de scie, mais en octobre, tout a dérapé à
cause d'un jeune coq. Jade en était encore amoureuse quand Marjorie est tombée à
son tour dans ses bras.
Après
l'avoir appris, Jade n'a pas décoléré. Le 31 octobre, elle a empoigné Marjorie
par les cheveux et lui a cogné la tête contre son casier. Les deux se sont
battues. Jade, elle aussi amochée, a été suspendue cinq journées; Marjorie, une.
Marjorie ne s'est pas remise de l'épisode du casier, dit sa mère. «Elle pleurait
beaucoup et elle était toujours fatiguée.» Marjorie n'allait presque plus à ses
cours. «Ça chuchotait dans son dos, raconte Mme Larose. À sa place, moi non
plus, je n'aurais pas voulu y aller.»
Au
Tim Hortons devant une lasagne qu'elle n'arrive pas à entamer, Carolanne dit
qu'au cours de la soirée des textos, elle a songé à se précipiter chez son amie
et à appeler la police, mais qu'elle ne l'a pas fait parce qu'elle craignait la
réaction de Marjorie. «J'avais peur qu'elle soit fâchée contre moi.»
Comme
plusieurs amis, même les plus proches, Carolanne ne pense pas que l'intimidation
soit la seule responsable du suicide de son amie. Elle se souvient que quelques
jours après sa bagarre avec Jade, Marjorie lui a confié dans les toilettes de
l'école qu'elle n'était plus bien ni chez sa mère ni chez son père et qu'elle
serait peut-être mieux là-haut, dit Carolanne, en pointant le doigt vers le
ciel.
L'adolescente voit les choses d'une manière plus fataliste. «Si elle ne l'avait
pas fait cette journée-là, dit Carolanne, elle aurait recommencé un autre jour.»
Au
Tim Hortons, hier, Carolanne portait le collier de Marjorie et un chandail
kangourou que son amie avait failli commander elle aussi par la poste. Carolanne
ne croit pas qu'elle aurait porté ce chandail si celle qui lui envoyait des
cœurs par texto avait attendu la même commande.
«Je
pense que je n'aurais pas ouvert la boîte.»
* Nom
fictif pour protéger son anonymat
Suicide de Marjorie Raymond: Jade au cœur de la haine
Publié le 03 décembre 2011 à 05h00 | Mis à jour le 03 décembre 2011 à 12h08

Depuis la mort de Marjorie Raymond, Jade Isabel-Rioux, 15 ans, ne va plus à
l'école où l'on craint pour sa sécurité.
Collaboration spéciale, Marc Allard
 |
Marc Allard
Le Soleil |
(Sainte-Anne-des-Monts) Depuis une semaine, Jade ne va plus à l'école et n'ose
pas sortir trop loin de la maison. Après la mort de Marjorie Raymond, c'est elle
qui a été montrée du doigt pour le suicide de son ancienne amie.
Les
yeux rougis par les larmes, l'adolescente de 15 ans est assise sur le perron à
côté de son amie Carolanne, venue essayer de la consoler. Jade est vêtue d'un
mince chandail à capuchon et d'un pantalon de jogging gris et aurait très envie
de fumer une cigarette.
«Je
le sais pas comment me sentir, je le sais pas pantoute, dit-elle. Je suis
vraiment confuse, j'angoisse, j'ai peur. Je ne sais plus quoi faire.»
Mercredi, la dernière fois qu'elle a eu le courage de vérifier sa page Facebook,
elle avait reçu plus de 500 messages de haine.
Au
début de la semaine, les insultes, les accusations et les menaces venaient
d'ici, à Sainte-Anne-des-Monts, mais bien vite elles arrivaient d'aussi loin que
Calgary.
«Ça
disait que j'étais une vache, une truie, une salope et que je devrais mourir moi
aussi. Que je ne méritais pas de vivre et que c'était de ma faute si elle était
morte et que la province au complet était revirée contre moi», résume Jade, en
retenant un sanglot.
Sur
Facebook, sa sœur, ses parents et ses amis ont aussi été la cible d'un déluge
de fiel. «Je comprends pas», dit Guy Gagnon, le beau-père de Jade. «Tout le
monde dénonce l'intimidation, et là, c'est exactement ça qu'ils sont en train de
faire.»
Dans
les entrevues qu'elle a données au Soleil et aux autres médias, la mère de
Marjorie, Chantal Larose, a expliqué que sa fille traversait une période très
sombre depuis qu'une camarade de classe lui avait enfoncé la tête dans un casier
il y a un mois.
Cette
camarade de classe, c'était Jade. Sur les réseaux sociaux, son nom n'a pas pris
de temps à circuler. Le message que l'adolescente a laissé sur sa page Facebook
après sa suspension - «Suspendue 5 jours. Ah! Ah! Ah! C'est pas pire!» - a été
interprété comme une preuve qu'elle était satisfaite de son geste.
Une
histoire de garçon
Jade
avoue avoir cogné la tête de Marjorie contre un casier à cause d'une histoire de
garçon. Mais elle assure que le message Facebook en question ne portait que sur
sa suspension et qu'elle n'a pas tenté d'intimider Marjorie après l'épisode de
la case, ni sur le Web ni à l'école.
«Oui,
peut-être que ce n'était plus mon amie, dit Jade. Mais ça me fait de quoi pareil
qu'elle ne soit plus là. On ne se parlait plus. Mais je ne lui souhaitais pas de
mourir pour autant.»
Sur
le perron, il commence à faire froid, et Jade, Carolanne et Guy rentrent à
l'intérieur de la maison, où la mère de Jade, Sandra Isabel, essaie d'abattre un
peu de travail malgré la commotion provoquée par le suicide de Marjorie.
«C'est l'enfer», dit-elle, avant de s'excuser de ne pas avoir eu le temps de
faire le ménage.
Depuis le suicide de Marjorie, Mme Isabel va à l'épicerie à contrecœur. «Je ne
sais pas quoi faire quand je rencontre une personne. Si je souris, est-ce qu'ils
vont dire : "Eille, elle prend ça à la légère, elle; elle rit!" Ou est-ce que je
dois faire la piteuse et brailler? J'essaie d'être neutre autant que possible.»
«La
fosse aux lions»
Le
soir même après la mort de Marjorie, Mme Isabel a reçu un appel de l'école
secondaire Gabriel-Le Courtois, que Marjorie et Jade fréquentaient. Craignant
pour la sécurité de Jade, la direction a demandé que cette dernière ne se
présente pas à ses cours, indique Mme Isabel.
De
toute façon, la mère de Jade aurait découragé sa fille d'y aller. «Je ne
l'aurais pas envoyée dans la fosse aux lions», dit-elle.
Mme
Isabel tient d'ailleurs à souligner que l'école Gabriel-Le Courtois a proposé
les services d'un psychologue à sa fille, comme elle l'avait déjà fait lors
d'une chicane précédente entre Marjorie et Jade (redevenues amies par la suite).
L'école travaille maintenant sur un plan pour réintégrer Jade à l'école, précise
sa mère. Celle-ci pense d'ailleurs que les élèves de Gabriel-Le Courtois et les
gens de Sainte-Anne-des-Monts sauront faire la part des choses.
Elle
s'inquiète davantage des gens qui n'y ont jamais mis les pieds et qui continuent
d'écrire sur Facebook des «messages comme quoi Jade, c'est la meurtrière et
nous, on est la famille de la meurtrière».
Chantal Larose, la mère de Marjorie, croit aussi que ceux qui ont assailli Jade
de messages haineux sur les réseaux sociaux sont allés trop loin.
«Elle
n'a pas besoin d'être plus démolie, dit Mme Larose. Il faut qu'elle assume les
gestes qu'elle a faits. Mais elle aussi, ça va être une victime dans tout ça.»
Guy
Gagnon espère que les centaines d'internautes qui s'en prennent à sa famille
vont mettre fin à ce cercle vicieux d'intimidation. «À un moment donné, il faut
que ça arrête.»
Les mots qui tuent
Publié le 03 décembre 2011 à 05h00 | Mis à jour le 03 décembre 2011 à 05h00
 |
Brigitte Breton
Le Soleil |
(Québec) Comme la société ne tolère plus et dénonce la violence physique faite
aux enfants, elle doit devenir tout aussi intolérante à l'égard des jeunes, mais
aussi des adultes, qui empoisonnent et détruisent la vie de leurs pairs avec
leurs mots.
Ne
pouvant plus supporter sa vie et l'intimidation dont elle était victime à
l'école, Marjorie Raymond, une adolescente de 15 ans, s'est pendue. Les propos
formulés à son endroit depuis des mois ont eu l'effet d'une arme à feu dans sa
vie et celle de ses proches.
Depuis que Marjorie a posé le geste fatal, bien des gens s'expriment pour
dénoncer l'intimidation à l'école et réclamer des actions plus costaudes pour
l'enrayer. Espérons que ces voix resteront aussi fortes et nombreuses
lorsqu'elles seront témoins ou victimes à leur tour d'actes d'intimidation.
Espérons qu'elles dénonceront, qu'elles imposeront des conséquences aux
intimidateurs et qu'elles se soucieront du sort des victimes et chasseront la
peur des représailles.
Le
silence, l'inaction et l'indifférence sont des conditions rêvées pour les
intimidateurs qui veulent imposer leur loi. L'indignation manifestée cette
semaine dans les médias et les réseaux sociaux doit dorénavant se transformer en
actions et non en surenchère d'insultes. Et pas besoin d'ajouter des millions de
dollars à un plan ministériel pour cela.
Il
faut au départ cesser de banaliser ou de minimiser les effets des injures, du
harcèlement, des railleries.
Il
importe également, comme adultes, de donner l'exemple, et non seulement en
classe. À quoi sert d'imposer le respect à l'école si à la maison, à la radio, à
la télé, au Parlement et au conseil municipal les échanges sont empreints de
mépris et de dénigrement?
Les
statistiques sont alarmantes. L'intimidation est en progression à l'école. En
2008, un sondage mené auprès d'enseignants révélait que 27 % des répondants
connaissaient au moins une victime de cyberintimidation. La proportion est
aujourd'hui de 40 %.
En
septembre, l'Institut de la statistique du Québec constatait pour sa part
qu'avant même d'atteindre la troisième année du primaire, un enfant sur 10 était
victime d'injures ou de coups à l'école. Mauvais départ.
Malheureusement, certains minimisent encore le problème en disant que de tout
temps, l'école a eu ses souffre-douleur, ses enfants trop gros, trop maigres,
trop «bolés», trop noirs, trop «tapettes», trop pauvres, bref trop différents
aux yeux des autres.
La
réaction de certains parents et acteurs scolaires est encore de dire aux
persécutés d'ignorer leurs bourreaux, que cela va s'arranger. Mais voilà, cela
ne s'arrange pas toujours. Il y a des individus plus sensibles, plus vulnérables
que d'autres.
Il y
a aussi des jeunes dont la santé mentale est fragile, et, pour eux, la
méchanceté des collègues de classe peut les conduire à la dépression et au
suicide.
Pour
un enfant, être intimidé à l'école est aussi dommageable qu'être battu par ses
parents, selon des chercheurs. Avec les réseaux sociaux, des coups peuvent être
portés 24 heures sur 24, sept jours sur sept, 365 jours par année. Un enfer pour
la personne intimidée.
Mais,
la vapeur peut être renversée. Nous pouvons tabler sur des réussites. La société
ne ferme plus les yeux comme avant sur la violence physique et les abus sexuels.
Le
suicide est un autre exemple. Depuis 10 ans, chez les moins de 19 ans, le taux
de suicide a baissé de façon significative. Preuve que la sensibilisation, la
prévention et des mesures efficaces d'intervention auprès des jeunes en détresse
donnent de bons résultats lorsque collectivement, on cesse de tolérer
l'inacceptable.
Intimidation à l'école: une victime part en croisade
Publié le 03 décembre 2011 à 00h00 | Mis à jour le 03 décembre 2011 à 00h00

Victime d'intimidation depuis plus de six ans, Émanuelle Després a décidé
d'organiser une marche contre l'intimidation dans les écoles elle est ici en
compagnie de ses parents.
Vincent Gauthier Le
Nouvelliste
Trois-Rivières) Victime d'intimidation à l'école depuis plus de six ans,
Émanuelle Després a vivement été interpellée par la triste histoire de Marjorie
Raymond, qui s'est enlevée la vie à Sainte-Anne-des-Monts. À un tel point
qu'elle a décidé de s'attaquer à ce véritable fléau de société en organisant une
marche de sensibilisation, à Trois-Rivières, le 11décembre prochain.
Pour
cette jeune étudiante de deuxième secondaire de l'Académie Les Estacades, il est
grand temps que cesse l'intimidation, tant physique que verbale, dans les
écoles.
«Quand l'intimidation pousse quelqu'un à se suicider, c'est trop. Il faut
arrêter, c'est assez. On avait beau ne pas la connaître, il reste que c'est
triste», lance d'entrée de jeu la jeune de 13ans qui organise l'événement avec
son amie, Roxanne Sénécal, et l'aide de son père, Robert Després.
Depuis la troisième année du primaire, Émanuelle se fait dire toutes sortes de
commentaires disgracieux à propos de son apparence, tant à l'école que sur les
réseaux sociaux. «On me traite de grosse, de king-kong, de baleine. Je me suis
aussi fait voler mes vêtements pendant mon cours d'éducation physique l'an
dernier», énumère, bien calmement, la jeune fille de 13ans.
Même
si elle se fait harceler depuis longtemps, Émanuelle préfère ne pas trop aborder
le sujet avec ses parents (qui sont quand même très bien informés du problème).
Nouvellement arrivée à l'Académie Les Estacades pour l'année 2011-2012, après
avoir fait son premier secondaire à Chavigny, Émanuelle croyait pouvoir s'en
tirer, mais ce n'est pas le cas. L'intimidation fait toujours partie de sa vie.
«Ça
m'atteint ce que le monde me dit, mais je ne le laisse pas paraître. J'ai réussi
à me former une carapace et je les ignore», souligne-t-elle.
Néanmoins, sa mère est bien consciente que tous ces commentaires désobligeants
laisseront inévitablement des traces chez sa fille. «Elle a beau avoir une
carapace, mais ça reste toujours», reconnaît Lucie Boissonneault.
L'importance de dénoncer
Selon
cette étudiante de deuxième secondaire, il devient primordial de signaler les
divers scénarios d'intimidation, tant chez les victimes que les témoins. «Il
faut aussi que les intimidateurs arrêtent», ajoute celle qui réclame un plus
grand nombre d'intervenants dans les écoles pour parvenir à freiner ce fléau.
Pour
Robert Després et Julie Boissonneault, il est évidemment difficile de voir leur
jeune fille être la cible d'autant de moqueries au quotidien. Ils peuvent
difficilement s'empêcher de tracer un parallèle avec le drame qui s'est joué à
Sainte-Anne-des-Monts en début de semaine.
«L'histoire de Marjorie m'a affecté beaucoup. Je me dis que ça aurait pu être ma
fille. Elle aussi subit de l'intimidation et je ne voudrais pas qu'elle en
arrive au même résultat. C'est pour que ça que je me suis assis avec Émanuelle
pour regarder ce qu'on pourrait faire aider les victimes d'intimidation. C'est
là qu'est venue l'idée de la marche», raconte son père, Robert.
Une
marche et une pétition
Depuis l'aréna Jean-Guy Talbot, à 10h30, les participants se rendront jusqu'au
bureau de la députée Noëlla Champagne, dans le secteur Cap-de-la-Madeleine, pour
y déposer une pétition dénonçant l'intimidation dans les écoles. «On invite tout
le monde à venir!», lance Émanuelle, le cœur rempli d'espoir.
En
avril dernier, un jeune de 12ans, Maxime Collard, avait organisé une marche
visant également à dénoncer ce phénomène, du côté de Sorel-Tracy, et quelques
centaines de personnes avaient répondu à l'appel, dont la ministre de
l'Éducation, Line Beauchamp.
Par
ailleurs, les députées Noëlla Champagne (Champlain) et Danielle Saint-Amand
(Trois-Rivières) ont déjà confirmé leur présence à la marche. «C'est important.
Il faut inciter les gens à briser le silence, tant les enfants que leurs
parents. Cette marche-là est une bonne façon de le faire», souligne la députée
de Trois-Rivières.
Pour
ce qui est de la pétition, la population sera invitée à la signer au Centre
LesRivières, aux abords du village du Père Noël, jeudi et vendredi soir ainsi
que le samedi 10décembre pendant la journée.
Hier,
alors que la pétition prenait forme, une soixantaine de noms avaient déjà été
recueillis. Parmi les signataires, on retrouve même des personnes ayant déjà
intimidé Émanuelle. «Il y a un espoir de changement», reconnaît sa mère, Lucie.
En
cas d'intimidation
- En
parler au policier qui intervient à l'école
-
Demander de l'aide aux parents ou à un adulte de confiance
Différents outils pour contrer l'intimidation
-
Parler de l'intimidation: www.parlonsen.com
- Jeu
virtuel sur l'intimidation: www.jeudeclic.com
- SOS
Suicide: www.sos-suicide.qc.ca ou 1 800 595-580
-
Tel-Jeunes: www.teljeunes.com ou 1 800 263-2266
*Source: site Internet de la Sûreté du Québec
Intimidation à l'école Val-Mauricie: deux élèves sont suspendues
Publié le 03 décembre 2011 à 00h00 | Mis à jour le 03 décembre 2011 à 00h00

Des
gestes d'intimidation commis à l'encontre d'une étudiante ont poussé l'école
Val-Mauricie à suspendre deux étudiantes de cinquième secondaire.
Photo: Sylvain Mayer
 |
Nancy Massicotte
Le Nouvelliste |
(Shawinigan) Deux élèves de l'école secondaire Val-Mauricie viennent d'être
suspendues pour des gestes d'intimidation commis à l'encontre d'une adolescente
de 15 ans.
L'une
d'elles s'est vu interdire l'accès à l'école pour trois jours alors que la
seconde a écopé d'une suspension d'une journée. Toutes deux finissantes, elles
auraient commencé à s'acharner sur la victime à la fin de septembre. Les faits
qui leur sont reprochés sont survenus à l'école mais aussi sur le réseau social
Facebook. Selon ce que Le Nouvelliste a pu apprendre, c'est la jalousie de l'une
des étudiantes qui aurait donné lieu à l'intimidation. Le tout aurait débuté au
Festival western de Saint-Tite lorsqu'elle a aperçu la jeune fille avec un
garçon qui lui plaisait. Sous le coup de la colère, elle aurait asséné un coup
de poing au visage de celui-ci pour ensuite frapper l'adolescente sur la tête.
Dès lors, elle a commencé à se livrer à des gestes d'intimidation, et ce, sur
une base régulière. On parle ici de violence verbale, d'injures et de placages
dans les corridors. Elle lui a même lancé un verre de jus à la cafétéria. Une
autre étudiante s'est jointe à elle dans ce harcèlement. Des messages d'insultes
ont également été envoyés à la victime via Facebook.
Le
harcèlement a été très virulent puisque la victime a souffert d'angoisse,
d'insomnie sans compter le fait que ses résultats scolaires ont chuté.
«Lorsqu'elle a appris le suicide de Marjorie Raymond, victime elle aussi
d'intimidation à son école, elle n'a pu s'empêcher de mentionner qu'elle avait
bien fait. C'est à cette période que j'ai appris tout ce qui s'était passé car
elle n'en avait pas vraiment parlé avant. Je me suis tout de suite rendu à
l'école. Il n'était pas question que ça dégénère. Une plainte a également été
portée à la police. Ma fille a d'ailleurs fait une déposition», a confié le père
de l'adolescente.
Informée de la situation, l'école secondaire Val-Mauricie a pour sa part
suspendu pour trois jours l'étudiante à l'origine de l'intimidation. La seconde
a écopé d'une journée de suspension. «Les sanctions ont été appliquées en
fonction de la gravité des gestes commis. Nous ne prenons pas ça à la légère.
Même si la majorité des faits se sont déroulés à l'extérieur de l'école, nous
avons un rôle à jouer. Des mesures ont été mises en place pour encadrer tant la
victime que les deux étudiantes qui ont été suspendues», a indiqué Renée Jobin,
conseillère en communications à la Commission scolaire de l'Énergie.
Elle
précise que le policier-éducateur a été mis au courant de la situation de même
que les parents des personnes concernées. Selon elle, ils ont tous accepté de
collaborer. «Nous avons des intervenants qui vont également rencontrer
régulièrement les étudiantes et les surveiller à leur retour à l'école. Il est
clair qu'elles ne reviendront pas en classe sans que des interventions ne soient
effectuées afin de mettre un terme à l'intimidation. La victime recevra quant à
elle un support psychologique», a ajouté Mme Jobin.
Au
dire du père de la victime, l'une des étudiantes impliquées n'en serait pas à sa
première suspension pour de l'intimidation. Elle aurait été privée de cours
pendant une journée en octobre. Cette mesure disciplinaire aurait même donné
lieu à une certaine accalmie pour la victime. L'intimidation a cependant repris
de plus belle en novembre. Cette information concernant une possible récidive
n'a cependant pas été confirmée par la Commission scolaire de l'Énergie hier.
Le
père s'interroge par ailleurs sur la durée de la suspension. «Je me demande si
trois jours sont suffisants pour qu'elle cesse d'agir de la sorte. Son
comportement est inacceptable. Avec tout ce qui se passe dans l'actualité en
lien avec l'intimidation, ces mesures disciplinaires sont-elles assez sévères?»,
se demande-t-il. À la Commission scolaire, on rappelle que l'intimidation n'est
pas un problème nouveau dans les écoles du Québec. «Ça commence souvent à
l'extérieur et ça se poursuit à l'école. Nous avons des protocoles pour cela et
des processus de médiation sont déployés», a conclu Mme Jobin.
Moment de la semaine
Pierre Bruneau rend hommage à Marjorie Raymond
Première publication 2 décembre 2011 à 19h03

Crédit photo : TVA Nouvelles Par Pierre Bruneau | TVA Nouvelles
Le
moment de la semaine TVA Nouvelles est sans contredit cette tragédie survenue en
Haute-Gaspésie, lundi. Une photo, un nom: Marjorie Raymond.
Il
aura malheureusement fallu un geste dramatique, comme le suicide de la jeune
fille de 15 ans, pour saisir l'ampleur du phénomène de l'intimidation.
Au
moment ou ses proches et sa communauté s'apprêtent à lui dire, demain, un
dernier adieu, je veux ce soir lui rendre hommage.
Un
hommage à une jeune femme fragile, qui n'a pu surmonter cette dure épreuve de la
vie. Combien de fois l'intimidation et le taxage ont-ils été dénoncés?
Combien de fois avons-nous entendu le message d'intervenants nous rappeler que,
loin de s'améliorer, la situation s'aggrave?
Combien de fois avons-nous entendu l'impuissance des parents et des autorités?
Et
qu'avons-nous fait? De toute évidence, trop peu!

Mais cette semaine, Marjorie, les choses ont subitement changées; ta détresse
aura mis à jamais un nom et un visage sur une attitude que tous qualifient
d'inacceptable!
Bien sûr qu'on voudrait arrêter le temps, revenir à lundi, avant que tu ne poses
le geste fatidique! Pouvoir t'aider!
Il
y avait pourtant des gens autour de toi. Des gens que tu aimais, comme ta mère,
qui a été tout aussi impuissante que toi à trouver la solution.
Tu
vois comme rien n'est évident dans le malheureux monde de l'intimidation, même
les grands sont confondus.
L'engagement qu'on doit prendre, Marjorie, comme société, est de tout mettre en
œuvre pour contrer ce fléau, éviter que d'autres jeunes, comme toi et ces trois
autres adolescents de 11 à 15 ans qui se sont suicidés ces derniers mois au
Canada, pour les mêmes raisons, ne sombrent dans les idées suicidaires.
On
te promet, Marjorie, de travailler à ce que ton sourire devienne l'arme contre l'intimidation. C'est maintenant notre responsabilité.
Adieu, Marjorie!
Publié le 02 décembre 2011 à 14h12 | Mis à jour le 03 décembre 2011 à 00h04

Les
quelque 600 jeunes ont lancé des ballons blancs dans le ciel, chacun d'eux
contenant un message de paix et de tolérance.
Collaboration spéciale, Johanne
Fournier, Le Soleil
(Sainte-Anne-des-Monts) Les 600 élèves et le personnel de l'école Gabriel-Le
Courtois de Sainte-Anne-des-Monts ont tenu à saluer pour la dernière fois
vendredi matin leur amie et camarade de classe, Marjorie Raymond, qui s'est
donné la mort lundi, après avoir subi de l'intimidation pendant trois ans.

Collaboration spéciale, Johanne Fournier
Une
activité spéciale, où seuls les élèves et le personnel étaient admis, a d'abord
eu lieu à l'auditorium de l'école, suivi d'une période de recueillement.
L'événement a pris fin par un rassemblement silencieux qui s'est déployé à
l'extérieur, derrière l'école. Invités à se vêtir de blanc, les jeunes, tant du
primaire que du secondaire, ont relâché 600 ballons blancs dans le ciel afin de
symboliser la paix et l'espoir. Sur chacun des ballons, les élèves avaient
inscrit un message de paix et de tolérance, ou une pensée spéciale pour
Marjorie.
Une
centaine de personnes, dont plusieurs parents, ont cherché à s'approcher du
lieu, mais ils ont dû demeurer en retrait, tout comme les représentants des
médias, qui s'étaient fait expulser de l'école. La direction de l'établissement
avait d'ailleurs demandé que l'événement se déroule sous surveillance policière.
En
après-midi, les élèves avaient reçu la consigne de revenir en classe. Mais
certains ont pris part à une marche visant à rendre un dernier hommage à
l'adolescente et à dénoncer l'intimidation. Le parcours utilisé par une centaine
de personnes totalisait environ trois kilomètres.
L'initiative avait été mise de l'avant par deux mères, Jessy Fournier et Joannie
Therrien, dont les enfants et elles-mêmes ont vécu de l'intimidation.
Une
dizaine d'élèves, qui ont défié la consigne de la direction, ont appris
lorsqu'ils ont voulu réintégrer leur classe qu'ils étaient suspendus pendant
cinq jours pour avoir désobéi. «Pour nous, c'était important de participer à
cette marche pour dénoncer l'intimidation», insiste Julie Daraîche, une bonne
amie de Marjorie Raymond. «La sanction de l'école est une forme d'intimidation!»
Il
devenait d'autant plus important pour les amis de Marjorie d'organiser de telles
activités d'adieu, puisque aucunes funérailles ne sont célébrées à
Sainte-Anne-des-Monts. Pour respecter les dernières volontés de la défunte,
l'urne contenant ses cendres sera mise en terre demain à Granby, sa ville
natale.
Suicide de Marjorie Raymond L'intimidation: l'affaire de tous
Première publication 2 décembre 2011 à 13h14

Crédit photo : Facebook
TVA
Nouvelles
Tout
le monde doit se sentir concerné par le problème de l'intimidation. C'est le
constat que fait Gaston Rioux, président de Fédération des comités de parents du
Québec (FCPQ), réagissant à la mort de Marjorie Raymond, qui s'est enlevée la
vie lundi.
Selon
M. Rioux, c'est la société dans son ensemble qui doit être interpellée par ce
phénomène social complexe qu'est l'intimidation : «L'équipe-école, la commission
scolaire, les intervenants, les parents, les adultes, bref la société... tous
doivent se dire qu'en aucun cas, l'intimidation doit être prise à la légère» a
expliqué le représentant des parents d'élèves.
L'intervenant du milieu de l'éducation a souligné l'importance d'un meilleur
suivi auprès des enfants afin de détecter leur détresse, un suivi qui doit être
fait par les parents. « Il est utile de demander à notre jeune comment sa
journée s'est passée, s'informer, s'intéresser à ce qui se passe. Il faut
également porter attention à la cyber intimidation et rester vigilant par
rapport à l'utilisation de l'ordinateur à la maison. Ces petits gestes, combinés
aux actions posées par tous les intervenants concernés, peuvent faire une
différence. »
Gaston Rioux rappelle également l'importance, que les jeunes accordent à leurs
modèles, les adultes. «Il faut pouvoir gérer nos propres conflits, nos propres
interactions avec les uns et les autres au quotidien, que ce soit à la maison,
au travail ou sur la place publique, de manière à inspirer ce climat de respect,
qui n'encourage pas le recours à l'intimidation ».
Chaque année lors du congrès de la Fédération des comités de parents, des
ateliers portant sur l'intimidation sont donnés aux parents. Les parents peuvent
y rencontrer conférenciers, spécialistes, afin d'aborder le sujet.
Intimidation: «Comment les aider si on ne les écoute pas?»
Publié le 02 décembre 2011 à 10h31 | Mis à jour le 03 décembre 2011 à 07h40

Des
ballons blancs ont été lâchés dans le ciel de Sainte-Anne-des-Monts, vendredi
matin, pour rendre hommage à Marjorie Raymond.

Les
proches et amis de Marjorie Raymond lui ont rendu hommage vendredi matin lors
d'une cérémonie tenue à l'école secondaire Gabriel-Le Courtois à... Photo: André
Pichette, La Presse

Plusieurs élèves de l'école étaient sur place. Photo: André Pichette, La Presse

Les
proches et amis de Marjorie Raymond lui ont rendu hommage vendredi matin lors
d'une cérémonie tenue à l'école secondaire Gabriel-Le Courtois à... Photo: André
Pichette, La Presse

Les
proches et amis de Marjorie Raymond lui ont rendu hommage vendredi matin lors
d'une cérémonie tenue à l'école secondaire Gabriel-Le Courtois à... Photo: André
Pichette, La Presse

Les
proches et amis de Marjorie Raymond lui ont rendu hommage vendredi matin lors
d'une cérémonie tenue à l'école secondaire Gabriel-Le Courtois à... Photo: André
Pichette, La Presse
 |
Judith Lachapelle
La Presse |
(Sainte-Anne-des-Monts) Dans le stationnement jouxtant la cour de l'école
secondaire Gabriel-Le Courtois, la famille Marin grelotte en attendant la sortie
des élèves. Maryse Marin déplie une feuille qu'elle montre à d'autres parents.
C'est une pétition qui a circulé parmi les élèves, il y a deux ans, contre sa
fille Jessica, 15 ans, grande amie de Marjorie Raymond.
«Ceux
qui trouvent que Jessica est une voleuse, menteuse, bitch, conne, profiteuse,
stooleuse, droguée, manipulatrice et plus encore, signez votre nom en bas.» Près
d'une vingtaine de noms s'alignent jusqu'au bas de la page.
«Qu'est-ce qu'avait fait l'école? Rien», dit Mme Marin. Ou si peu,
ajoute-t-elle. Pas assez, en tout cas, pour empêcher des élèves de s'en prendre
encore à sa fille, il y a 15 jours. «Nous, on voit nos enfants à la maison, dit
Maryse Marin. Mais quand ils arrivent à l'école, on ne sait plus ce qui se
passe. Est-ce qu'on les écoute suffisamment? Comment les aider si on ne les
écoute pas?»
À ses
côtés, ses nièces Romane et Coralie, arrivées la veille de Rosemère pour
participer à la cérémonie d'envol de ballons à la mémoire de Marjorie Raymond,
qui s'est enlevé la vie lundi. Elles ont connu Marjorie lors des visites
estivales chez leur cousine. Chacune tient à la main un petit ballon blanc prêt
à être lâché dans le ciel, dans une cérémonie des élèves à la mémoire de
l'adolescente qui s'est tenue hier matin.
«Il
faut toujours qu'il arrive quelque chose pour réaliser qu'on est allé trop
loin», soupire Romane. Elles ont elles-mêmes été victimes de violences commises
par des jeunes de la région. «Une fille d'ici m'a déjà sauté dessus parce
qu'elle était jalouse de moi à cause de mon chum», dit Romane Marin, 16 ans. Sa
tante Maryse hoche la tête. «Ils étaient une quinzaine autour d'elle quand on
est intervenus», dit-elle.
Manque de surveillants ?
L'intimidation et la violence sont-elles pires à Sainte-Anne-des-Monts
qu'ailleurs? Les trois haussent les épaules. Coralie, 13 ans, se demande s'il y
a suffisamment de surveillance. «Dans mon école, où il y a seulement deux années
de secondaire, il y a quatre surveillants.» «Ici, dit Mme Marin, il n'y en a
qu'un seul.»
«Dans
toutes les écoles, c'est la même chose. Il y a une petite rencontre avec la
direction, puis on donne une suspension à ceux qui ont intimidé quelqu'un, dit
Coralie. Mais une suspension, c'est comme des vacances pour eux.»
Et
l'intimidation ne se déroule pas qu'à l'école. «Même une fois à la maison, ça se
poursuit sur Facebook», rappelle Coralie.
«Mais
je crois que ça doit être pire en région, ajoute-t-elle. Parce qu'il y a une
seule école secondaire. Chez nous, on peut changer d'école, il y en a plusieurs.
Ici, on n'a pas le choix.»
La
mère de Marjorie, Chantale Larose, avait d'ailleurs tenté de la changer d'école.
«L'été dernier, je lui avais dit qu'elle pourrait aller aux cours pour adultes,
a-t-elle expliqué, jeudi, lors d'un entretien. Mais il faut avoir 16 ans. Elle
n'a pas pu attendre.»
Marjorie Raymond Une école en deuil
Première publication 2
décembre 2011 à 08h57 Mise à jour : 2 décembre 2011 à 21h41

Crédit photo : Facebook, Agence QMI
TVA
Nouvelles
Les
élèves de l'école Gabriel-Le Courtois, que fréquentait Marjorie Raymond, se sont
réunis vendredi matin afin de rendre un dernier hommage à l'adolescente qui
s'est enlevée la vie lundi.
La
commémoration a eu lieu à l'intérieur des murs de l'école où un célébrant a pris
la parole.
Les
élèves se sont ensuite dirigés à l'extérieur de l'établissement scolaire pour
une envolée de 600 ballons blancs. La tristesse se lisait sur les visages des
adolescents lors de cette cérémonie où ils ont rendu hommage à leur façon à
Marjorie.
Les journalistes ont été tenus à l'écart de l'évènement par les responsables de
l'école pour permettre aux jeunes de se recueillir.
Plusieurs étudiants ont senti le besoin de tenir cette cérémonie parce qu'ils ne
peuvent assister aux funérailles de Marjorie Raymond, samedi. Les obsèques de la
jeune fille se tiendront à Granby, sa ville natale.
Une
marche dans les rues de la municipalité où habitait Marjorie depuis 3 ans,
Sainte-Anne-des-Monts, a également été organisée, afin que tous se souviennent.
De
nombreux évènements se préparent aux quatre coins du Québec, en hommage à cette
jeune fille qui s'est suicidée.
Par
ailleurs, c'est samedi, à 13h30, que Marjorie Raymond sera portée à son dernier
repos aux Cimetières catholiques de Granby.
La
dépouille de l'adolescente de 15 ans a été incinérée à Sainte-Anne-des-Monts, en
Gaspésie, jeudi, et l'urne contenant ses cendres sera déposée au cimetière, aux
côtés de son grand-père maternel, tel qu'elle le désirait.
«La
responsable du cimetière récitera une prière non religieuse, selon le vœu de
Marjorie, et lira un message de paix», a précisé une amie de la famille,
Geneviève Marsan.
Jasmin Roy, comédien et président de la fondation qui porte son nom, sera
présent pour accompagner la famille et répondre aux médias.
«C'est la famille qui a invité M. Roy et elle était contente qu'il accepte. Lui
aussi était touché de cette invitation», a indiqué Mme Marsan.
La
mère rencontrera les médias
Un
point de presse se tiendra à 13h au cimetière. Jasmin Roy et Chantal Larose, la
mère de Marjorie, s'adresseront aux médias et répondront aux questions des
journalistes, avant de se retirer pour la cérémonie et le dépôt de l'urne.
Les
proches souhaitent pouvoir se recueillir dans l'intimité, tout en étant
conscients du caractère exceptionnel de l'événement.
«C'est le genre de situation qui attire l'attention de la population, nous nous
attendons à ce que plusieurs dizaines de personnes se présentent au cimetière, a
dit Mme Marsan. La famille fera part d'ici samedi de ses demandes [périmètre
réservé aux proches, sécurité], et nous demanderons au public et aux médias de
respecter celles-ci.»
Une
marche commémorative aura lieu au même moment samedi au parc Maisonneuve, à
Montréal, pour souligner le tragique événement et dénoncer l'intimidation.
Intimidation: les écoles manquent de ressources
Publié le 02 décembre 2011 à 06h50 | Mis à jour le 02 décembre 2011 à 06h50

Les
psychologues, les psychoéducateurs et les autres professionnels ne sont pas
assez nombreux dans les écoles pour faire face aux problèmes d'intimidation.
Photo: Photos.com
 |
Pascale Breton
La Presse |
Pendant que Québec réfléchit à la façon de bonifier son plan d'action pour
contrer la violence dans les écoles, plusieurs critiquent le manque
d'intervenants qualifiés pour faire face aux problèmes d'intimidation.
Les
psychologues, les psychoéducateurs et les autres professionnels qualifiés ne
sont pas assez nombreux dans les écoles. «Étant donné qu'il y a des situations
d'agression, de dépression, même de suicide, comme on l'a vu cette semaine, ça
prend quelqu'un qui est spécialisé en santé mentale», estime Égide Royer,
professeur à l'Université Laval et codirecteur de l'Observatoire canadien pour
la prévention de la violence à l'école.
Les
études indiquent que malgré les campagnes de sensibilisation et les mesures en
place, de 6 à 10% des jeunes sont, de manière répétitive, victimes
d'intimidation, précise M. Royer.
C'est
sur ce deuxième plan qu'il y a des lacunes, ajoute le spécialiste. «Le filet de
ressources professionnelles, entre autres en matière de santé mentale, est trop
mince.»
Budget insuffisant
Dans
le cadre de son plan d'action 2008-2011 pour contrer la violence dans les
écoles, le gouvernement Charest a investi 17 millions en trois ans. Chaque
établissement devait mettre en place un protocole d'intervention et identifier
une personne-ressource.
C'est
bien peu d'argent lorsqu'on répartit cette enveloppe entre les 3000
établissements de la province, fait valoir la présidente de la Fédération
québécoise des directeurs d'établissement d'enseignement (FQDE), Chantal Longpré.
Ce n'est pas suffisant pour engager du personnel qualifié comme des
psychologues, et pour un nombre d'heures suffisant, ajoute celle qui est
également vice-présidente de la Fondation Jasmin Roy, un organisme qui lutte
contre l'intimidation dans les écoles.
«Pour
faire de meilleures interventions, ça prend le personnel nécessaire, autant pour
l'école que pour le parent. [...] On ne peut pas penser qu'une situation
problématique se règle d'un coup. C'est un travail de longue haleine, il y a
plusieurs personnes à mobiliser», rappelle Mme Longpré.
La
ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, devrait annoncer au cours des prochains
mois de nouvelles mesures pour bonifier le plan de lutte contre la violence dans
les écoles.
Environ 80% des écoles ont adhéré au plan à ce jour et identifié un intervenant
au sein de leur établissement, indique l'attaché de presse de la ministre, Dave
Leclerc.
Familles
À
l'avenir, les familles des jeunes agresseurs pourraient s'engager davantage. «Il
faut que la famille prenne conscience que le geste que son enfant a commis a des
impacts et des conséquences importantes sur d'autres enfants», souligne M.
Leclerc.
Les
interrogations sur les mesures québécoises pour contrer l'intimidation
surviennent au moment où le gouvernement ontarien a déposé, mercredi, un projet
de loi pour renforcer la législation concernant la violence dans les écoles.
Ce
projet de loi prévoit même l'expulsion des élèves agresseurs. Une mesure jugée
radicale par certains puisque ces élèves ont avant tout besoin d'encadrement.
«C'est une terrible idée», estime Debra Pepler, professeure de psychologie à
l'Université York et spécialiste des questions d'intimidation.
Mais
en Ontario aussi, il reste beaucoup de travail à faire, ajoute-t-elle.
«Actuellement, la différence est grande entre ce qui est prévu dans la
législation et la réalité. Certains enfants sont victimes à répétition et la
direction et les enseignants ne leur donnent pas le soutien nécessaire.»
Intimidation: les harceleurs pourraient être sanctionnés sur Facebook
Publié le 02 décembre 2011 à 05h00 | Mis à jour le 02 décembre 2011 à 08h19

Bien
qu'elle acquiesce à la suggestion du péquiste Sylvain Gaudreault, la ministre de
l'Éducation, Line Beauchamp, souligne que l'application d'une telle mesure sur
Facebook est semée d'embûches.
Photothèque Le Soleil, Steve Deschênes
 |
Jean-Marc Salvet
Le Soleil |
(Québec) La ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, évaluera la possibilité de
faire supprimer les pages Facebook des intimidateurs, une sanction vue par
l'opposition péquiste comme un moyen de réduire l'intimidation en milieu
scolaire.
Les
élus de l'Assemblée nationale ont rediscuté, hier, du suicide de la jeune
Marjorie Raymond, 15 ans, victime d'intimidation répétée à l'école secondaire
qu'elle fréquentait, à Sainte-Anne-des-Monts, en Gaspésie. L'opposition
officielle propose deux avenues pour juguler ce fléau. D'abord, «que chaque
jeune vivant de l'intimidation soit pris en charge»; que chacun d'eux bénéficie
d'«un parcours personnalisé impliquant le monde de l'éducation et les services
sociaux».
Elle
suggère ensuite l'instauration d'une mesure «visant le réseau social Facebook».
En France, a noté le député Sylvain Gaudreault, «les élèves coupables de
harcèlement scolaire pourront voir leur site être fermé».
«Il y
a vraiment des dérapages importants sur Facebook», a analysé M. Gaudreault. Il
suffit malheureusement, dit-il, «d'aller voir les commentaires qui ont été
publiés avant la situation qu'on a connue à Sainte-Anne-des-Monts» pour s'en
convaincre.
«L'intimidation existait avant les réseaux sociaux, convient-il. Mais ils en
ajoutent.»
Pour
combattre le «harcèlement à l'école», le ministre français de l'Éducation, Luc
Chatel, s'est entre autres inspiré du Québec. Mais il a ajouté des mesures de
son cru, ciblant spécifiquement le «cyber-harcèlement».
«Pour
faire face au harcèlement sur les réseaux sociaux, les élèves français devront
s'engager expressément à ne pas intimider ou harceler un autre utilisateur»,
avait indiqué le ministre Chatel au printemps. C'est à ce même moment qu'il a
annoncé que le compte des élèves «convaincus de harcèlement sur le réseau
Facebook serait fermé» - une mesure difficile à mettre en place, toutefois.
«Est-ce que ça va tout stopper? interroge le proposeur péquiste. Peut-être pas.
Mais ça enverrait un message très clair.»
Line
Beauchamp a dit «acquiescer» à la suggestion du péquiste. «C'est exactement le
type de pistes d'action pouvant servir à bonifier les interventions de
l'ensemble de la société québécoise pour lutter contre la violence et
l'intimidation», a-t-elle déclaré.
En
même temps, la ministre a émis des bémols sur l'application concrète d'une telle
mesure. «Le gouvernement français a lui-même reconnu toutes les difficultés d'en
arriver à ce contrôle des pages Facebook. Il y a plusieurs embûches.»
Il
serait toujours possible, en effet, pour l'intimidateur endurci ou impénitent,
de rouvrir un autre compte sur le réseau social.
«Bonifier» le plan d'action
De
façon plus générale, Line Beauchamp a promis de «bonifier» le Plan d'action pour
prévenir et traiter la violence à l'école, présenté en 2008. Elle souhaite
interpeller davantage les parents des agresseurs et les policiers.
«L'intimidation est un phénomène complexe qui déborde largement les murs de
l'école. Je pense, en premier lieu, aux parents des élèves qui sont des
agresseurs; je pense aux services policiers.»
Par
ailleurs, le gouvernement de Jean Charest et l'opposition officielle ne
paraissent pas chauds à l'idée de suivre l'Ontario, où l'on a déposé un projet
de loi qui donnerait aux écoles le pouvoir d'expulser définitivement les élèves
se rendant coupables d'intimidation.
Suicide de Marjorie Raymond: des ados dans la tempête
Publié le 02 décembre 2011 à 05h00 | Mis à jour le 02 décembre 2011 à 07h13

L'indignation générale suscitée par l'intimidation dont a souffert Marjorie
Raymond a engendré un courant de haine qui heurte tous ceux qui ont côtoyé
Marjorie. Photo: André Pichette, La Presse
 |
Judith Lachapelle
La Presse |
(Sainte-Anne-des-Monts) Le suicide de Marjorie Raymond, lundi, a happé tout le
monde à Sainte-Anne-des-Monts. Mais le choc se répercute bien au-delà de la
ville; il atteint le Québec et plus encore. Et l'indignation générale suscitée
par l'intimidation dont a souffert Marjorie a engendré un courant de haine qui
déferle notamment sur Facebook et heurte tous ceux qui ont côtoyé Marjorie. Une
haine démesurée et injustifiée, estiment les jeunes. Dans la polyvalente du bord
du fleuve, où nous avons rencontré des adolescents encore sous le choc, il n'y a
pas de bons ni de méchants. Juste des ados, en deuil.
«Là,
là, dites au monde qu'y faut que ça arrête! On n'arrête pas de recevoir des
messages d'insultes de personnes qu'on connaît même pas! Y savent même pas qui
ont est! Ils veulent-tu d'un autre suicide?»
Devant l'école secondaire Gabriel-Le Courtois, sous le vent frisquet qui balaie
le fleuve, une douzaine d'adolescents grillent une cigarette en sautillant. Ils
étaient dans le même clan que Marjorie Raymond. Ils sont aussi dans le même clan
qu'une autre adolescente - qu'on prénommera Sophie pour les besoins de l'article
-, ciblée depuis lundi comme étant le «tyran» de Marjorie. Et s'il faut en
croire les tas de messages qu'ils reçoivent sur Facebook, ils sont tout
simplement coupables par association.
Marjorie Raymond, 15 ans, élève de 3e secondaire, était une jolie adolescente
aux longs cheveux noirs. «Elle faisait partie des filles les plus populaires de
l'école», dit sa mère, Chantale Larose. Une fille bien entourée, qui sortait
souvent avec ses copains et qui avait du succès auprès des garçons. Une fille
souriante, disent ses amis. «Elle essuyait nos larmes et nous disait que tout
allait s'arranger», se souvient une fille.
Dans
la bande de garçons et de filles, Marjorie et Sophie n'étaient pas meilleures
amies, mais bonnes copines. Sur Facebook, des photos les montrent ensemble,
enlacées, posant pour le photographe.
Mais
depuis quelque temps, «Marjorie n'allait pas bien, affirme un garçon. Elle
n'était pas heureuse.» «Elle disait qu'elle se trouvait grosse et laide, alors
que c'était vraiment pas le cas», ajoute une fille.
Et
puis, il y a eu cette bataille, il y a un mois, avec Sophie. Une histoire de
jalousie à cause d'un garçon que convoitait Sophie, mais qui s'est retrouvé dans
les bras de Marjorie. Un beau jour de la fin octobre, Sophie, folle de jalousie,
a saisi Marjorie par les cheveux et lui a balancé la tête sur un casier. Une
empoignade a suivi entre les deux filles. Résultat: deux jours de suspension
pour Marjorie, cinq pour Sophie.
Marjorie, dit sa mère, ne s'est pas remise de l'épisode. «Elle pleurait
beaucoup, elle était toujours fatiguée», raconte-t-elle, assise dans la cuisine
de la maison familiale. Marjorie a pratiquement cessé d'aller à ses cours, ne
voulait plus se retrouver dans la même classe que Sophie. «Ça chuchotait dans
son dos, raconte sa mère. À sa place, moi non plus, je n'aurais pas voulu y
aller.» Ce n'était pas le premier épisode d'intimidation que Marjorie subissait:
chaque année, depuis trois ans, un élève plus vieux qu'elle en avait fait son
souffre-douleur pendant de brèves périodes. Mais selon plusieurs témoignages,
c'était la première fois que Sophie et Marjorie s'affrontaient.
«C'était juste une chicane de filles!», lance un garçon, devant l'école. «Mais
c'est une guerre de filles qui a dégénéré», dit Mme Larose. Dans la longue
lettre qu'elle a laissée à sa famille, Marjorie garde une phrase à la fin pour
accuser «la vie et les gens jaloux, qui veulent seulement gâcher le bonheur des
autres».
Pris
à partie
Quand
elle a écopé d'une suspension de cinq jours le 1er novembre après s'être battue
avec Marjorie, Sophie s'en est vantée sur son profil Facebook, laissant entendre
qu'elle avait pris sa revanche sur sa rivale. Près d'une vingtaine de ses «amis
Facebook» s'en sont amusés.
Mardi, dans une conversation sur Facebook, des élèves ont accusé Sophie d'avoir
«une mort sur la conscience». En deux heures, une centaine de messages ont été
publiés sur le profil de Sophie. Si certains se montraient virulents envers
Sophie, d'autres ont tenté de calmer le jeu. «Je ne sais pas si (Sophie) se sent
mal, j'espère qu'elle se sent mal, mais attendez pas qu'elle se sente trop mal»,
a écrit une adolescente.
Bientôt, tout a commencé à déraper.
La
conversation - publique - a commencé à circuler sur l'internet. Les élèves qui
avaient pris la défense de Sophie se sont mis à recevoir des messages haineux
d'inconnus les accusant d'avoir poussé Marjorie au suicide.
«Y a
du monde de Laval et d'ailleurs qui m'ont écrit pour me traiter de plein de
noms! lance une adolescente. Eille! Ils ne me connaissent même pas! Ils ne
savent même pas que Marjorie, c'était aussi mon amie! On était tous dans la même
gang! Pour qui ils se prennent?»
«C'est rendu tellement gros! dit en soupirant un grand ado. Ça aurait pu tomber
sur n'importe qui d'entre nous, cette dernière chicane. C'est tombé sur Sophie.»
«Il
n'y avait pas que l'intimidation, martèlent les ados. La chicane avec Sophie,
c'est la goutte qui a fait déborder le vase.» Et les attaques dont ils sont
eux-mêmes l'objet pour dénoncer l'intimidation ont exactement l'effet contraire,
disent-ils.»
Intimidation à l'école: Labeaume ému par ce «terrible» fléau
Publié le 02 décembre 2011 à 05h00 | Mis à jour le 02 décembre 2011 à 08h02

Régis
Labeaume, accompagné de l'humoriste Jean-Michel Anctil, le maître de cérémonie
du premier Bal du maire, dont tous les profits étaient versés à la Fondation
Québec Jeunes.
Le
Soleil, Steve Deschênes
 |
Valérie Gaudreau
Le Soleil |
(Québec) Le thème de l'intimidation à l'école s'est invité au premier Bal du
maire, jeudi soir. Difficile en effet d'éviter ce sujet tristement d'actualité
lors d'une activité caritative dont l'objectif est justement de venir en aide
aux jeunes.
«Je
trouve ça tellement terrible», a lancé le maire Régis Labeaume lors de son
entrée au Château Frontenac pour le premier Bal du maire au profit de la
Fondation Québec Jeunes.
«Un
de mes enfants a été victime de harcèlement, deux conseillères de mon équipe ont
des enfants qui en ont aussi été victimes», a énuméré le maire, parrain
d'honneur de ce bal dont les profits seront remis à divers organismes venant en
aide aux jeunes de 11 à 17 ans.
«Le
problème est que l'enfant ne veut pas parler. C'est épouvantable, et il y en a
beaucoup. Faites le tour de vos amis, vous allez voir que c'est très fréquent.»
«Pas
besoin d'aller loin», a renchéri l'humoriste et comédien Jean-Michel Anctil,
maître de cérémonie du Bal, qui réunissait des gens d'affaires qui ont payé de
3500 à 7500 $ pour participer à cette soirée-bénéfice.
«Aujourd'hui, ma fille rencontrait la directrice après avoir été victime
d'intimidation, a-t-il raconté. Elle en a parlé et elle a confronté l'autre
petite fille. Parfois, on a peur d'en parler, mais il faut le faire. Il ne faut
pas être spectateur.»
L'humoriste s'est dit particulièrement bouleversé par le suicide de Marjorie
Raymond de Sainte-Anne-des-Monts, qui s'est enlevé la vie pour fuir l'enfer
qu'elle vivait à l'école. D'autant plus que l'adolescente de 15 ans a déjà été
en nomination pour obtenir une bourse de la Fondation Jean-Michel-Anctil pour sa
persévérance scolaire.
«Tu
vois ça et tu fais : tabarouette...» a-t-il laissé tomber, ému. Aujourd'hui,
Jean-Michel Anctil espère que les discussions entamées à la suite de ce drame
contribueront à changer les choses. «Cet événement a sonné pas mal de cloches.»
Le
premier Bal du maire est inspiré du Bal de la Saint-Valentin que la Fondation
Québec Jeunes tient depuis neuf ans à Montréal. Les profits de la soirée de
jeudi seront versés à divers organismes, dont la Fondation Maurice-Tanguay, la
Maison des jeunes Saint-André de Neufchâtel et le programme musiciens en herbe
des Violons du Roy.
Une amie de Marjorie Raymond se confie «L'avoir vu avant, on l'aurait sauvée»
Première publication 2 décembre 2011 à 04h54

Crédit photo : Gracieuseté
Par
Taïeb Moalla | Le Journal de Québec
Lundi, quelques instants avant de mettre fin à ses jours, Marjorie Raymond a
envoyé un véritable cri de détresse, par courriel, à Jessica Marin.
Malheureusement, sa meilleure amie n'a consulté sa messagerie que le lendemain.
«Si
je l'avais vu, je serais allée chez eux. J'aurais peut-être pu...», a lâché
Jessica, trop émue pour pouvoir compléter sa phrase.
Détail encore plus troublant, Marjorie aurait également envoyé un message texte,
dimanche, à une autre amie pour lui annoncer qu'elle comptait mettre fin à ses
jours. «La fille n'a pas allumé. Elle n'a été voir personne et elle n'en a pas
parlé», regrette amèrement Jessica.
Victime elle aussi d'intimidations et complètement dévastée par le suicide de
Marjorie Raymond, Jessica Marin, 18 ans, a décidé de ne plus remettre les pieds
à l'école secondaire Gabriel-Le Courtois de Sainte-Anne-des-Monts.
«On
s'est vues toute la semaine dernière. Elle riait. Tout allait bien. Elle avait
du fun, mais elle ne voulait pas aller à ses cours. Elle avait peur des filles
qui l'écœuraient beaucoup. Je lui disais : sois forte ma belle. Laisse-les
faire, continue à vivre ta vie. J'essayais de lui remonter le moral», a décrit
Jessica.
Cette
dernière se faisait intimider par une autre «clique» que celle qui s'en prenait
à Marjorie. Elle a d'ailleurs redoublé deux années de scolarité à cause de cette
situation.
Même
si elle doit normalement achever son secondaire 5 ce printemps, Jessica a décidé
de le faire bien loin de Sainte-Anne-des-Monts.
«Je
ne veux plus aller à l'école. J'ai vécu la même chose que Marjorie. J'avais peur
d'affronter et d'avancer, a-t-elle rapporté. Je veux aller retrouver mes frères
à Rimouski et connaître d'autres choses. Je ne suis plus capable. Je veux m'en
aller de là.»
«Je
ne veux pas la perdre»
Aussi
traumatisée que sa fille, Maryse Marin avait la voix encore nouée par l'émotion
lorsque nous avons pu lui parler, jeudi.
«Jessica s'est mise à crier et à pleurer en lisant le message de Marjorie,
mardi, a-t-elle décrit. Elle me disait : L'avoir vu avant, on l'aurait sauvée.»
Affirmant trouver la situation «très difficile», Mme Marin ne sait plus à quel
saint se vouer. «J'ai toujours forcé ma fille à aller à l'école même si elle
pleurait et qu'elle se refermait sur elle-même ces derniers temps, a-t-elle fait
remarquer. En tant que parent, je disais toujours à Jessica : Ignore-les,
laisse-les faire, ne frappe pas sur les autres (...) Mais là, j'ai très peur. Je
ne veux pas la perdre. Vu que c'était sa grande chum, j'ai pas le goût qu'il se
passe le même drame.»
«M'en
veux pas»
Ceci
est le dernier courriel envoyé par Marjorie à Jessica, lundi en fin de matinée.
Nous le reproduisons tel quel.
«!!asti dvie dmarde!!!!ya juste toi d'bon ds ma vie!! Je t'aime énormément ma
belle je serais la pour te protéger. Men veux pas pour le geste que je vais
poser...xxxx Marjorie».
La
DPJ en dernier recours
Sans
vouloir commenter le suicide de Marjorie Raymond, la Commission scolaire des
Chic-Chocs a rappelé que la menace de faire intervenir la Direction de la
protection de la jeunesse faisait partie des «protocoles» en vigueur.
La
Loi sur l'instruction publique prévoit que «le directeur de l'école s'assure,
selon les modalités établies par la commission scolaire, que les élèves
fréquentent assidûment l'école».
En
cas d'absences non motivées, le même texte stipule que «le directeur de l'école
intervient auprès de l'élève et de ses parents en vue d'en venir à une entente
avec eux et avec les personnes qui dispensent les services sociaux scolaires sur
les mesures les plus appropriées pour remédier à la situation».
Cela
dit, «lorsque l'intervention n'a pas permis de remédier à la situation, le
directeur de l'école le signale au directeur de la protection de la jeunesse
après en avoir avisé par écrit les parents de l'élève», prévoit la législation.
L'intimidation en milieu scolaire (primaire et secondaire) au Québec
Voies de faits simples
2009-2010 : 493 arrestations
2010-2011 : 497 arrestations
Harcèlement criminel
2009-2010 : 104 arrestations
2010-2011 : 109 arrestations
Profération de menaces
2009-2010 : 390 arrestations
2010-2011 : 419 arrestations
Intimidation
2009-2010 : 66 arrestations
2010-2011 : 22 arrestations
Source : Sûreté du Québec
Suicide de Marjorie Raymond Des personnalités consternées
Première publication 1 décembre 2011 à 21h57

Crédit photo : Gracieuseté Marjorie Raymond
Par
Marie-Josée Roy | Agence QMI
Alors
que le décès tragique de la jeune Marjorie Raymond continue de faire les
manchettes, plusieurs personnalités québécoises se sont montrées absolument
bouleversées par ce drame, lors de l'édition spéciale de «Salut, bonjour!»
consacrée à la grande Guignolée des médias, jeudi matin.
Participant de bon cœur à l'événement annuel incitant à l'entraide, à la
générosité et au partage, les personnalités interrogées ont toutes émis de vives
inquiétudes face au problème de société qu'est devenue l'intimidation dans les
écoles.
«Ça
me met tellement en colère, a dit Richard Martineau. Ça me met en maudit! Il va
falloir inculquer à nos enfants le sens du respect des autres, leur enseigner à
accepter la différence. Le "bitchage", ce n'est pas une façon de vivre. Quand on
regarde la télévision ces temps-ci, il y a beaucoup d'émissions qui font la
promotion de la mesquinerie. Ça m'énerve un peu que les enfants regardent ça.
C'est la culture qu'ils consomment, et je trouve ça épouvantable. Moi, ça me
jette à terre.»
«Je
fais partie du Québec en entier qui est outré et scandalisé, a avancé prudemment
la comédienne Mélanie Maynard. En même temps, je trouve que c'est dangereux,
parce que tout le monde prend position, et ça devient extrêmement violent envers
les personnes qui ont fait l'intimidation. On ne sait rien de cette histoire-là,
de ce qu'il y avait derrière tout ça. Je trouve que tout le monde se prononce
trop vite.»
La
chanteuse Marie-Ève Janvier a pour sa part eu l'impression de perdre une partie
de son innocence en prenant connaissance de cette douloureuse histoire. «Moi,
j'ai eu l'impression de me réveiller, cette semaine, a avoué celle qui
s'implique au sein de diverses fondations en compagnie de son conjoint,
Jean-François Breau. J'ai l'impression de découvrir dans quel monde je vis. Moi,
je n'ai pas eu cette enfance-là. Je n'ai pas fait partie d'un environnement où
j'ai été témoin ou victime d'intimidation. De voir qu'une enfant s'enlève la vie
parce qu'elle est trop malheureuse, qu'elle ne peut plus vivre avec ça, ça me
bouleverse et ça me fait peur.»
Enfin, l'animateur et la lectrice de nouvelles de «Salut, bonjour!», Gino
Chouinard et Ève-Marie Lortie, ont eux aussi exprimé leur impuissance devant le
terrible geste posé par Marjorie Raymond. Tandis que le premier affirme avoir
parlé avec de jeunes victimes d'intimidation en milieu scolaire, la seconde se
préoccupe de l'avenir de sa fillette, Corinne.
«Je
me définis comme une maman inquiète, parce que je ne sais pas ce qui attend ma
fille à l'école, avec ses amis, sur les réseaux sociaux. Les filles, on manque
de solidarité les unes envers les autres. Je pense que c'est un travail de
parent», a souligné la communicatrice.
Marjorie Raymond a mis fin à ses jours lundi dernier après avoir été victime
d'intimidation à son école. Elle avait 15 ans et vivait à Sainte-Anne-des-Monts,
en Gaspésie.
Le
Québec outillé pour combattre l'intimidation sur Facebook
Publié le 01 décembre 2011 à 14h38 | Mis à jour le 02 décembre 2011 à 07h19
 |
Paul Journet
La Presse |
(Québec) Québec dispose déjà des outils juridiques pour combattre le harcèlement
sur Facebook et les autres réseaux sociaux, soutient Pierre Trudel, titulaire de
la chaire L.R. Wilson sur le droit des technologies de l'information et du
commerce électronique.
Jeudi, le Parti québécois a proposé au gouvernement libéral de s'inspirer de la
France et d'intervenir auprès de Facebook pour limiter le harcèlement entre
élèves. «Le PQ n'en a pas parlé, il a peut-être oublié, mais il a lui-même
adopté une loi en 2001 qui permet de le faire. C'est la loi concernant le cadre
juridique des technologies de l'information», rappelle Me Trudel, qui prépare un
livre sur la responsabilité légale des réseaux sociaux.
Aux
États-Unis, les sites internet jouissent presque d'une immunité. Pas au Québec,
explique le professeur. Si Facebook diffuse du harcèlement et ne le retire pas
après avoir été prévenu, on peut le sanctionner. Il ajoute que les usagers de
Facebook ont accepté de respecter certaines normes en créant leur compte. «Mais
presque personne ne lit ce document», note-t-il.
En
vertu de ces critères, les internautes peuvent déjà signaler le contenu
inconvenant sur Facebook. «Ce n'est toutefois pas évident de savoir où cliquer»,
concède Me Trudel. Il pourrait donc être pertinent, selon lui, de mandater un
organisme, par exemple les commissions scolaires ou les directions d'école, pour
traiter les plaintes contre Facebook. En France, l'OBNL e-enfance s'en charge, a
relevé Sylvain Gaudreault, critique du PQ en matière d'éducation primaire et
secondaire.
De
telles interventions existent aussi au Canada. En 2009, la commissaire à la
protection de la vie privée du Canada a demandé à Facebook de mieux protéger les
renseignements personnels des usagers.
Éviter la chasse aux sorcières
«Il
ne faut pas tomber dans la chasse aux sorcières, prévient Me Trudel. Même si un
message est offensant ou de mauvais goût, il n'est pas forcément illégal. Ce qui
n'est pas permis, c'est le harcèlement, comme les menaces ou les attaques
répétées sur un aspect de sa personne. Il faut tenir compte de la gravité et du
contexte pour évaluer chaque cas.»
Mort de la jeune Marjorie Raymond Les services d'aide débordés d'appels
Première publication 1 décembre 2011 à 12h49

Crédit photo : Gracieusité TVA Nouvelles
Le
suicide de la jeune Marjorie Raymond, victime d'intimidation à l'école, suscite
encore des réactions aujourd'hui.
Les
centres d'aide sont débordés d'appels d'élèves ou de parents d'élèves victimes
d'intimidation. tout comme, d'ailleurs, la Fondation Jasmin Roy, qui lutte
contre l'intimidation et la violence en milieu scolaire.
«Ça
n'a pas dérougi depuis la malheureuse nouvelle du suicide de Marjorie. Ça a eu
des conséquences. Ça a fait boule de neige, en fait, vers d'autres enfants et
d'autres parents qui vivent sensiblement la même chose qu'on vécu Marjorie et sa
mère», dit Cédric Beauregard, directeur général de la fondation.
Ces
personnes qui appellent, la fondation les redirige vers des organismes qui ont
développé une expertise dans le traitement d'appels de détresse, comme
Tel-Jeunes, Jeunesse J'écoute, la Ligne Parents, Suicide-action ou Gai-écoute.
Briser le silence
Cela
dit, tant à la Fondation Jasmin Roy que chez d'autres organismes contactés par
TVA Nouvelles, on déconseille aux parents de retirer de l'école leurs enfants
qui seraient victimes d'intimidation. Cela équivaudrait, dit-on, à pénaliser
encore les enfants.
On
suggère plutôt aux parents d'établir un dialogue avec les autorités scolaires
pour trouver des solutions. Également, on conseille aux parents de faire un
suivi serré des pages Facebook de leurs enfants et d'enregistrer les messages
qui seraient assimilables à de l'intimidation
École polyvalente Arvida Caméras dans les toilettes pour contrer l’intimidation
Première publication 1 décembre 2011 à 12h22

Crédit photo : TVA Nouvelles Par Sonia Lavoie | TVA Nouvelles
Le
suicide de Marjorie Raymond, une autre jeune victime d'intimidation, pousse
certains intervenants à se demander s'il ne faut pas augmenter dans les écoles
la présence de caméras de surveillance.
Dans
une école secondaire de Saguenay, c'est justement ce qu'on a fait il y a un peu
plus d'un an.
À
l'École polyvalente Arvida, c'est dans l'une des salles de toilettes des hommes
qu'il a fallu installer une caméra.
C'est
que depuis un certain temps, la direction remarquait deux problèmes à cet
endroit. D'abord des cas de méfaits, mais surtout un problème d'intimidation.
«J'avais remarqué que certains élèves craignaient même d'entrer dans cette salle
de toilette où il se faisait une forme d'intimidation» explique la directrice de
l'établissement, Danielle Racine.
Une
caméra a donc été installée juste au dessus des cabinets, mais dirigée vers
l'entrée et les lavabos. Aucune image ne peut donc être captée à l'intérieur des
cabinets et aux urinoirs, les élèves sont de dos.
Depuis l'installation de ce dispositif, plus aucun problème de vandalisme et
fini l'intimidation. «Je pense que c'est un moyen très efficace, mais ça
n'enlèvera jamais la surveillance faite par les enseignants, les surveillants et
le personnel de soutien», explique Mme Racine.
L'installation de cette caméra respecte-t-elle cependant le droit à la vie
privée des étudiants? «Tout à fait», nous répond Me Jean-Marc Fradette,
criminaliste.
«Pourvu que la caméra soit visible, qu'une affiche en informe les utilisateurs
et que les élèves aient droit à leur vie privée dans les cabinets et aux
urinoirs.»
«Les
parents ne doivent pas oublier que parfois, il peut y avoir des règlements de
comptes dans une salle de toilettes. Je pense qu'ils ont intérêts à savoir que
leurs jeunes sont en sécurité grâce à ces caméras-là», ajoute-t-il.
L'école polyvalente Arvida compte 16 caméras dans son institution. Une autre
école secondaire de Saguenay nouvellement reconstruite en raison d'un incendie
est cependant équipée de 32 caméras de surveillance.
Intimidation «Marjorie a choisi la même porte de sortie que David»
Première publication 1 décembre 2011 à 09h52

Crédit photo : archives Agence QMI
Caroline Lachance, maman de David Fortin, disparu depuis le 10 février 2009.
L'adolescent vivait de l'intimidation à son école secondaire.
TVA
Nouvelles
S'il
est une mère qui peut comprendre la douleur de voir son adolescent souffrir de
se faire intimider jour après jour et choisir une solution extrême pour s'en
sortir, c'est Caroline Lachance dont le fils David Fortin est disparu depuis
près de trois ans.
«Tout
ce que j'entends sur la petite Marjorie, c'est tout à fait ce que David vivait.
Ça fait très mal d'autant plus que notre fille aussi s'appelle Marjorie», a
relaté Mme Lachance en entrevue sur les ondes de LCN, jeudi.
«Je
serai sûrement critiquée, mais mon enfant je ne le renverrais pas à l'abattoir.
Je le garderais à la maison, et je défierais la DPJ de venir m'enlever mon
fils.»
Marjorie Raymond, 15 ans, s'est enlevé la vie lundi, car elle ne voyait plus de
solution au calvaire que lui faisaient vivre des élèves de son école à
Sainte-Anne-des-Monts.
«Le
gouvernement a réagi au suicide d'une jeune fille, mais pas à la disparition
d'un jeune homme qui vivait aussi de l'intimidation», déplore la mère du jeune
Fortin.
«J'ai
toujours dit que la victime avait besoin d'aide, et il faut faire quelque chose
pour l'agresseur. Je félicite la ministre Beauchamp, qui je pense, a mis le
doigt sur une grosse partie du bobo en ciblant aussi ceux qui agressent.»
Garder son enfant à la maison
Parce
que Marjorie s'était absentée de l'école avec l'accord de sa mère pour échapper
à ceux qui l'intimidaient, la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ)
s'en était mêlée.
«Je
serai sûrement critiquée, mais mon enfant je ne le renverrais pas à l'abattoir.
Je le garderais à la maison, et je défierais la DPJ de venir m'enlever mon fils.
C'est peut-être le seul conseil que je pourrais donner aux parents de garder
leurs enfants chez eux», fait savoir Caroline Lachance.
Pourquoi Marjorie s'est-elle suicidée? Pourquoi David a-t-il fugué? «Ils ont
choisi cette porte de sortie-là, parce qu'ils ne voyaient plus clair, avance Mme
Fortin. Ils n'étaient plus capables d'avoir un jugement bon pour eux. C'est aux
parents d'agir et la seule solution est, je pense, de garder nos enfants chez
nous.»
Quand
l'amour ne suffit plus
La
maman de David Fortin raconte que son fils âgé de 14 ans avait fait une courte
fugue avant qu'il quitte le domicile familial d'Alma pour ne plus y revenir, en
février 2009.
«Par
la suite, je l'avais gardé à la maison. Je le voyais vivre à nouveau. Et quand
je l'ai remis à l'école, il ne s'est pas obstiné. Il savait qu'il fallait qu'il
y retourne à cause de la DPJ qui oserait peut-être nous l'enlever», sanglote
Caroline Lachance.
«Quand un enfant est rendu qu'il quitte le nid familial où il y a plein d'amour
ou qu'il s'enlève la vie, et que ce nid-là n'est pas assez fort [contre
l'intimidation] pour le garder à la maison, il faut qu'il soit rendu très loin
dans ses problèmes.»
Caroline Lachance est privée de son fils depuis trop longtemps. Garde-t-elle
toujours espoir de le revoir? «J'espère que le vrai père Noël passera cette
année.»
Jeux de guerre
Publié le 01 décembre 2011 à 06h00 | Mis à jour le 01 décembre 2011 à 06h00

La
question de l'intimidation à l'école est revenue à l'avant-plan au Québec.
Photo: David Boily, Archives La Presse
 |
Mario Roy
La Presse |
À partir de la même lubie rousseauiste qui nous a donné le « bon sauvage », il
est convenu que l'enfant est naturellement incapable de faire le mal. Il ne le
pourra qu'une fois corrompu par la civilisation. «Si les enfants / Prenaient
les choses en mains / Ce serait beaucoup mieux / La vie serait un jeu»,
proclame une chansonnette populaire sur l'internet.
Or,
c'est faux.
À
l'état naturel, l'enfant est centré sur lui-même, formidablement orgueilleux,
largement insensible au malheur des autres, ignorant de ce qu'est le mal,
capable d'une stupéfiante méchanceté. Et c'est la civilisation qui, justement,
le civilise petit à petit.
Aucun
lieu n'est plus cruel qu'une cour d'école. Ou plutôt si. Il y a ces champs de
bataille du tiers monde où les enfants transformés en soldats par de monstrueux
chefs de guerre «sont bien souvent les plus durs, les plus brutaux, les plus
déchaînés, les plus enthousiastes, les plus cinglés, des combattants», notait
Bernard-Henri Lévy* après avoir vu de près cette horreur.
C'est
une vérité désagréable à entendre, mais les enfants aiment les jeux de guerre.
Des jeux qui font des morts, parfois.
***
La
jeune Marjorie Raymond de Sainte-Anne-des-Monts a apparemment été victime de
cette sorte de jeu, poussée au suicide par de l'intimidation de cour d'école.
L'événement a profondément choqué le Québec et, hier, les commentaires ont été
nombreux et variés.
Ceux
des autorités, d'abord. Soucieuses de se disculper. Promptes à accabler la...
civilisation. Saisissant l'occasion de réclamer de l'État davantage de subsides,
en vertu de la bonne vieille règle québéco-socio-démocrate voulant qu'il
appartient à l'argent, et à l'argent seul, de tout régler.
D'autres commentaires sont venus d'enfants eux aussi intimidés, et même de
quelques «intimideurs». Chez les premiers, on voit une grande résignation devant
un mal inguérissable qui fait de l'école un champ de bataille. Chez les seconds,
reviennent les mots: jeu, plaisir, pouvoir, ignorance. Enfin, tant du côté des
autorités que chez les jeunes, existe un consensus: les outils informatiques de
communication ont beaucoup, beaucoup, aggravé le problème.
Que
faire? Deux choses, peut-être.
Un:
former les enfants pour que, non seulement ils n'intimident pas, ne harcèlent
pas, ne cherchent pas à faire du mal. Mais, plus, qu'ils n'admettent plus
l'intimidation autour d'eux, le plus pressant besoin des «intimideurs» étant
d'avoir les rieurs de leur côté.
Et
deux: cesser de faire de l'angélisme et voir les enfants pour ce qu'ils sont,
des êtres non achevés qui ont parfois besoin d'être sévèrement punis - terme
obscène dont il n'est pas certain qu'il figure encore au dictionnaire d'une
société dégoulinante de bons sentiments.
*Dans
Réflexions sur la Guerre, le Mal et la fin de l'Histoire, 2001.
Suicide de Marjorie Raymond: la classe politique s'indigne
Publié le 01 décembre 2011 à 05h00 | Mis à jour le 01 décembre 2011 à 05h00

Ébranlé par le suicide de Marjorie Raymond, le premier ministre Jean Charest a
offert hier ses condoléances aux parents, à la famille et aux amis de
l'adolescente de 15 ans.
La
Presse Canadienne
 |
Jean-Marc Salvet
Le Soleil |
(Québec) Le premier ministre Jean Charest et tous les responsables politiques
québécois se sont dits ébranlés, hier, par le suicide d'une adolescente de 15
ans, victime d'intimidation à son école. Mais que faire pour juguler ce type de
violence?
Chaque école doit identifier un «répondant» vers qui les jeunes pourraient se
tourner en cas de problème, avance le directeur général de la Fondation
Jasmin-Roy, Cédrick Beauregard. Son organisme lutte contre l'intimidation en
milieu scolaire.
«Il
doit y avoir, dans chaque école du Québec, une personne responsable du dossier
de la lutte contre l'intimidation et la violence, une personne capable d'assurer
les suivis nécessaires - que ce soit le psychoéducateur, la psychologue ou
quelqu'un d'autre. C'est bien de dire qu'il faut que l'intimidation cesse, mais
il y a des mesures à prendre.»
M.
Beauregard se demande ce qu'il est advenu des 17 millions $ accompagnant le Plan
d'action 2008-2011 pour prévenir et traiter la violence à l'école. L'argent
transite par les commissions scolaires avant d'être versé aux écoles. «A-t-il
été utilisé à bon escient? La question se pose, car il semble que les écoles
manquent de ressources pour intervenir.» Pour Cédrick Beauregard, le plan
d'action doit être relancé. Et bonifié.
Le
premier ministre Jean Charest a offert, hier, ses condoléances aux parents, à la
famille et aux amis de Marjorie Raymond, qui fréquentait l'école Gabriel-Le
Courtois, à Sainte-Anne-des-Monts.
«Il
n'y a rien de pire qu'un scénario comme celui-là, a observé M. Charest. Comme
société, il faut s'interroger sur ces problèmes. Ils se posent pour plusieurs
jeunes - filles et garçons - qui, malheureusement, se sentent persécutés à un
point tel qu'ils ne voient pas d'autre issue que de s'enlever la vie. C'est un
drame terrible.»
«Ça
m'a tiré les larmes. On pense toujours à nos propres enfants», a témoigné la
chef de l'opposition officielle, Pauline Marois. Elle estime «qu'il faut trouver
une façon pour que ceux qui sont en charge, que ce soit dans les écoles, dans
les commissions scolaires, dans les directions de protection de la jeunesse ou
dans nos centres de services sociaux puissent être capables d'échanger entre eux
et d'intervenir quand arrivent des situations comme celle-là».
«À
l'évidence, le plan [gouvernemental] est un échec», a lancé la chef du Parti
québécois. Elle a noté que les graves difficultés de Marjorie Raymond ont
perduré pendant trois ans; que ses parents ont alerté l'école à plusieurs
reprises.
Le
péquiste Sylvain Gaudreault a exhorté la ministre de l'Éducation, Line
Beauchamp, à «s'engager sans délai». «Ce que nous lui demandons, ce que les
parents demandent, ce que les écoles demandent, c'est d'agir immédiatement avec
des moyens et des ressources.»
«S'il
y a d'autres gestes à poser, on va les poser», a assuré le premier ministre.
Line
Beauchamp a exprimé son «indignation». «L'histoire de Marjorie, ce n'est pas
seulement bouleversant, ça suscite de l'indignation.» Pour la ministre, il est
cependant clair que l'école ne peut tout régler. «Il faut qu'un ensemble
d'acteurs soient mobilisés et concernés. Ça comprend les services policiers.»
La
titulaire de l'Éducation a comparé la situation avec «la violence faite aux
femmes, qui, il y a plusieurs générations, était banalisée».
«C'est avec de multiples efforts, puis avec une mobilisation de tous les acteurs
qu'on en est venus à être capables de dire que ce n'était pas tolérable. C'est
la même chose pour les gestes d'intimidation entre jeunes.»
Concrètement, Mme Beauchamp s'est engagée à «trouver les bons moyens» pour
«qu'on s'occupe et qu'on intervienne de la bonne façon auprès du jeune agresseur
et auprès de sa famille».
«Faire une différence»
«Il
est ultra-pertinent que les pouvoirs publics s'interrogent, se questionnent et
mettent en œuvre des mesures pouvant faire une différence», confie Bruno
Marchand, directeur général de l'Association québécoise de prévention du
suicide. Il le faut, insiste-t-il, «même si le suicide est un phénomène complexe
qu'on peut très rarement réduire à une seule cause».
«L'intimidation dans les écoles existe. Tant qu'il y aura des cas, ça méritera
qu'on s'y attarde.»
De
façon plus large, Bruno Marchand déplore que le suicide puisse être perçu comme
une solution pour mettre fin à des souffrances. «Comme société, on doit se dire
et comprendre que ça ne doit jamais et jamais être la porte de sortie à des
problèmes.»
Suicide de Marjorie Raymond: un enfer causé par l'intolérance
Publié le 01 décembre 2011 à 05h00 | Mis à jour le 01 décembre 2011 à 07h53
Tant
pour la mère de Marjorie Raymond, Chantal Larose, que sa grand-mère, Ginette
Hétu, et son grand frère, Grégory, l'intimidation est l'unique cause du suicide
de l'adolescente.
Collaboration spéciale Johanne Fournier
Johanne Fournier, collaboration
spéciale Le Soleil
(Sainte-Anne-des-Monts) Pour les proches de Marjorie Raymond, qui s'est enlevée
la vie lundi à Sainte-Anne-des-Monts après avoir dénoncé l'intimidation dont
elle était victime, son milieu scolaire et social représentait, pour elle, un
véritable enfer. Selon son grand frère, Grégory Raymond, le manque de tolérance
du milieu est à l'origine des problèmes que vivait sa sœur.
«La
première année que nous sommes arrivés dans la région, moi aussi, j'ai été
victime d'intimidation», se souvient le garçon de 17 ans, qui fréquente la même
école que Marjorie, soit l'école secondaire Gabriel-Le Courtois, qui compte 500
élèves. «Je me faisais toujours dire que je ne venais pas d'ici et qu'on ne
m'aimait pas la face.»
«Quand elle est arrivée par ici, Marjorie n'avait pas le même linge que les
autres», souligne le conjoint de sa grand-mère, Gérald Dupuis. «Elle a tout fait
pour s'intégrer et se faire accepter. Comme elle arrivait de la Montérégie, elle
avait une façon de parler qui était différente des gens de
Sainte-Anne-des-Monts. Elle a alors commencé à parler comme les gens d'ici.»
Depuis les dernières semaines, Marjorie avait confié à certaines de ses amies et
à sa mère qu'elle n'en pouvait plus. «Elle qui avait toujours été douce et qui
répandait beaucoup d'amour autour d'elle, était devenue agressive ces derniers
temps, commente la maman. On ne la reconnaissait plus.»
Agression
Selon
Chantal Larose, le mal de vivre de sa fille a dégénéré au début de novembre
lorsque, selon elle, une collègue de classe l'a empoignée par-derrière et lui a
enfoncé la tête dans son casier. L'adolescente qui serait à l'origine de
l'agression a alors été suspendue par la direction de l'école pendant cinq
jours. Sur sa page Facebook, la présumée intimidatrice s'est vantée de son
exploit et trouvait sa punition plutôt drôle. «Suspendue 5 jours. Ah! Ah! Ah!
C'est pas pire!», peut-on lire sur son compte Facebook. Un peu plus loin, elle
confirme s'être battue avec Marjorie Raymond.
Depuis le suicide de cette dernière, l'adolescente en cause dans cette affaire a
reçu une centaine de messages, dont plusieurs à caractère haineux. Certains vont
même jusqu'à l'accuser d'être coupable de la mort de Marjorie Raymond.
«Ce
n'est pas d'hier qu'il y a des problèmes d'intimidation», constate un éducateur
spécialisé et vice-président du Centre de pédiatrie sociale communautaire
Haute-Gaspésie, Alain Richard. «Mais je m'inquiète des risques collatéraux
entourant le suicide de Marjorie.»
Suicide de Marjorie Raymond: il ne faut pas chercher de coupables, dit une
spécialiste
Publié le 01 décembre 2011 à 05h00 | Mis à jour le 01 décembre 2011 à 09h25

De la
maternelle au secondaire, les élèves devraient avoir une période allouée dans
leur grille-horaire pour discuter de la vie en société, suggère professeure en
enseignement de l'Université Laval Claire Beaumont. «Les jeunes doivent parler
de ce qu'ils vivent, de la gestion de la colère, des conflits», illustre-t-elle.
Photothèque Le Soleil
Annie Mathieu Le Soleil
(Québec) Lorsqu'un drame comme celui du suicide de Marjorie Raymond survient, il
ne faut pas chercher à tout prix à désigner un coupable, estime la professeure
en enseignement de l'Université Laval Claire Beaumont, qui souligne par ailleurs
que la prévention de l'intimidation à l'école ne revient pas uniquement au
ministère de l'Éducation.
«On
aura beau avoir plus de programmes de prévention, l'important, c'est que les
Québécois soient conscientisés de l'importance du problème», affirme la
codirectrice de l'Observatoire canadien pour la prévention de la violence à
l'école. Elle juge qu'il est dommage que les établissements scolaires soient
aussi critiqués sans savoir ce qui a réellement été fait.
De la
maternelle au secondaire, les élèves devraient avoir une période allouée dans
leur grille-horaire pour discuter de la vie en société, suggère Mme Beaumont.
«Les jeunes doivent parler de ce qu'ils vivent, de la gestion de la colère, des
conflits», illustre-t-elle.
Selon
Claire Beaumont, c'est dans les écoles où des ateliers de ce type ont été
instaurés que la violence a diminué. «L'intimidation ne provient pas uniquement
des élèves qui sont identifiés avec des problèmes de comportement»,
souligne-t-elle, citant en exemple les «guerres de popularité» qui peuvent mener
à des gestes ou des paroles malheureuses.
«Ça
ne devrait pas arriver»
Par
ailleurs, entre 85 et 90 % des jeunes connaissent de l'intimidation, selon
Claire Beaumont. «Ce qui est pénible, c'est quand une personne le vit à
répétition», explique celle qui se dit attristée par le suicide de la jeune
gaspésienne. «Ça ne devrait pas arriver», ajoute celle qui se dit néanmoins
encouragée par les avancées d'autres pays comme la Suède, où le problème de la
violence à l'école a été soulevé dès les années 70.
«Au
Québec, on n'en parle que depuis les années 90», souligne la spécialiste, qui
reconnaît néanmoins que cela peut prendre du temps avant que les mentalités
changent, comme cela a été le cas pour le tabagisme ou l'alcool au volant.
Suicide de Marjorie Raymond: le ministère de l'Éducation défend son Plan
d'action
Publié le 01 décembre 2011 à 05h00 | Mis à jour le 01 décembre 2011 à 09h21

Pour
faciliter la mise en place d'interventions efficaces en prévention et en
traitement de la violence à l'école, les commissions scolaires reçoivent un
montant annuel de 1000 $ pour chacune de leurs écoles primaires et secondaires.
Photothèque Le Soleil
 |
Jean-Marc Salvet
Le Soleil |
(Québec) Les sommes dévolues au Plan d'action pour prévenir et traiter la
violence à l'école sont versées aux commissions scolaires, qui les répartissent
ensuite entre leurs écoles.
Le
ministère de l'Éducation a transmis au Soleil, mercredi, les informations
suivantes :
«Pour
faciliter la mise en place d'interventions efficaces en prévention et en
traitement de la violence à l'école», les commissions scolaires reçoivent un
montant annuel de 1000 $ pour chacune de leurs écoles primaires et secondaires.
Près de 7 millions $ ont été versés depuis 2008-2009 pour cette mesure.
Aussi, près de 3 millions $ ont été octroyés pour libérer des
«personnes-ressources» dans les commissions scolaires.
Enfin, plus de 5 millions $ ont été accordés depuis 2008-2009 «pour assurer un
soutien aux victimes et aux témoins d'actes de violence, ainsi qu'un suivi
pédagogique et psychosocial aux élèves suspendus ou expulsés et pour favoriser
leur intégration à l'école».
Jusqu'ici, 15,5 millions $ ont été consentis pour la mise en œuvre du plan. Les
établissements d'enseignement privé offrant «une formation générale aux jeunes»
reçoivent, chaque année, 1,50 $ par élève pour contrer ce fléau, ajoute le
Ministère.
Au
lendemain d'un drame
Publié le 01 décembre 2011 à 05h00 | Mis à jour le 01 décembre 2011 à 05h00
 |
Gilbert Lavoie
Le Soleil |
(Québec) Personne n'est insensible à une histoire comme celle de Marjorie
Raymond, cette adolescente de 15 ans de Sainte-Anne-des-Monts qui a mis fin à
ses jours à la suite de ce qui ressemble à un cas d'intimidation.
L'émotion était donc visible, hier, à l'Assemblée nationale, où les
parlementaires étaient bouleversés par cette nouvelle. La plupart des élus sont
des parents. Le décès de la jeune fille les a attristés et choqués, comme nous
tous.
Comme
cela se doit, l'opposition a demandé au gouvernement quel suivi on a donné au
plan d'action de 2008 visant à prévenir l'intimidation et la violence à l'école.
La question est angoissante : est-ce qu'on a vraiment fait tout le nécessaire?
L'intimidation à l'école peut se comparer à la violence conjugale : on ne
parviendra jamais à l'éradiquer complètement, mais nous avons le devoir de
prendre tous les moyens disponibles pour protéger nos enfants.
En
avril, la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, a reconnu qu'il fallait
bonifier ce plan d'action. Mais la bonification promise n'annonçait pas une
hausse des budgets de 17 millions $ sur trois ans qui ont été engagés en 2008.
Ces
sommes ont été versées aux commissions scolaires qui avaient pour mandat d'en
faire la répartition dans les écoles. Chaque institution d'enseignement devait
ensuite désigner une personne responsable de ce dossier. On visait à la fois la
prévention de l'intimidation, le soutien aux victimes, et le suivi pédagogique
et psychosocial aux élèves suspendus ou expulsés de l'école.
Le
meilleur plan au monde ne donnera pas de résultats s'il n'est pas suivi de
gestes concrets. La ministre Beauchamp a révélé que certaines écoles n'avaient
pas donné suite aux solutions qu'on leur avait proposées. Mais l'école de
Sainte-Anne-des-Monts où étudiait la jeune Marjorie avait adhéré au plan
d'action du Ministère.
Qu'est-ce qui n'a pas marché? On ne connaîtra jamais le menu détail des
circonstances qui ont mené au décès de la jeune fille. L'intimidation et la
violence physique ne se limitent pas à la cour de récréation ou aux corridors
des écoles. La popularité des réseaux sociaux chez les jeunes a ouvert la porte
à des formes beaucoup plus insidieuses d'intimidation et de harcèlement. Les
directeurs d'écoles et les professeurs ne peuvent pas savoir tout ce qui se
passe sur Facebook, Twitter ou dans les échanges de courriels des étudiants.
Trois
ans après la mise en place de ce plan d'action, les parlementaires doivent faire
le point. Pourquoi pas une commission parlementaire?
Ce
n'est pas la première fois que l'actualité nous amène un cas d'intimidation qui
a mal tourné après avoir été soumis à une direction d'école. Les parents du
jeune David Fortin, d'Alma, qui est porté disparu depuis le 10 février 2009,
s'étaient également plaints de l'intimidation dont leur fils était victime à
l'école.
Les
budgets alloués à ce problème sont peut-être à revoir, mais l'argent ne réglera
pas tout. Si on veut aller plus loin, il faut connaître le constat que font
aujourd'hui les étudiants, les professeurs et les directions des écoles
primaires et secondaires. Il faut savoir également s'ils ont amélioré leurs
méthodes de surveillance et d'intervention. Il faut connaître le résultat des
différentes mesures prises par les commissions scolaires. Elles varient souvent
d'une commission à une autre.
La
solution habituelle des gouvernements devant ce genre de situation est de créer
un groupe de travail. Mais il me semble que si j'étais un élu, je voudrais
entendre directement les gens du milieu pour savoir ce qui se passe et ce qu'il
faut améliorer.
La
famille de Marjorie soutient que l'adolescente ne pouvait plus supporter
l'intimidation dont elle était victime.
Publié le 01 décembre 2011 à 05h00 | Mis à jour le 01 décembre 2011 à 11h10

Photo
tirée de Facebook
Johanne Fournier,
collaboration spéciale Le Soleil
(Sainte-Anne-des-Monts) La mère de Marjorie Raymond est catégorique :
l'intimidation, qui prenait différentes formes, est la seule cause du suicide de
sa fille de 15 ans. «Son mal de vivre, c'était l'école», affirme Chantal Larose.
«Ma
fille n'était pas en peine d'amour et ne prenait pas de drogue»,
continue-t-elle, agacée par les doutes que certains peuvent laisser planer afin
d'expliquer la mort de l'adolescente survenue lundi. «Elle n'en pouvait plus de
supporter l'intimidation dont elle était victime.»
Selon
Mme Larose, les problèmes de Marjorie sont apparus lorsqu'elle et sa famille
sont déménagées à Sainte-Anne-des-Monts, en Haute-Gaspésie, il y a trois ans.
«Avant, elle allait à l'école de Saint-Pie, en Montérégie, relate la mère. Même
si elle n'avait pas des grosses notes, elle se tenait dans la moyenne. Elle
était une élève modèle.»
Toujours selon la mère, certaines filles se sont acharnées sur le cas de
Marjorie lorsqu'elle est arrivée à l'école secondaire Gabriel-Le Courtois de
Sainte-Anne-des-Monts. «Les problèmes ont pris des proportions telles qu'elle a
redoublé sa deuxième secondaire», souligne-t-elle.
Cela
ne l'a pas empêchée de se classer en deuxième position pour l'obtention de la
bourse Accroche-cœur offerte par la Fondation Jean-Michel-Anctil pour sa
persévérance scolaire.
L'entrée en troisième secondaire de l'adolescente de 15 ans n'a rien arrangé.
«Elle détestait tellement l'école qu'elle manquait beaucoup de jours de classe,
sans que je le sache, raconte Chantal Larose. Récemment, la direction de l'école
m'a menacée d'appeler la Direction de la protection de la jeunesse si ma fille
continuait à manquer de la classe, croyant que le problème était à la maison. De
victime, on devenait les coupables des problèmes que vivait Marjorie à l'école.
C'est ridicule!»
«Marjorie était jolie, sociable et avait beaucoup d'amis, continue sa mère. Ça
provoquait beaucoup de jalousie de la part de quelques filles de sa classe. J'ai
demandé de l'aide auprès de la direction, mais on ne faisait jamais rien. La
directrice de l'école m'a même dit, une fois, que c'était la faute à Marjorie
parce qu'elle était belle!»
La
jeune victime serait même allée elle-même rencontrer des intervenants et la
direction de l'école. «Ils disaient qu'ils n'avaient pas le temps», déplore Mme
Larose.
«Contrairement à ce qui s'est dit dans certains médias, plusieurs actions ont
été posées», rétorque le directeur général de la commission scolaire des
Chic-Chocs, Jean Letarte. «Des comités ont été mis sur pied, et on a élaboré un
protocole d'intervention face à l'intimidation.»
Par
ailleurs, l'école, conjointement avec la commission scolaire, a distribué une
lettre auprès des élèves afin de les informer, en cas de besoin, des ressources
existantes dans l'école et au Centre de santé et de services sociaux de La
Haute-Gaspésie.
«On
est tous interpellés, et oui, on a une part de responsabilité face à cette
situation qui nous attriste», a laissé tomber Jean Letarte.
Invitation au suicide
Au
moins 24 pages Facebook ont été créées après le décès de Marjorie Raymond. Un
abonné de l'une d'elles a lancé une invitation à un suicide collectif, par
solidarité pour la disparue.
Appelé à réagir sur ce point, le directeur de la commission scolaire a répondu :
«On n'a pas de contrôle sur ce qui se dit dans les réseaux sociaux.»
La
responsable des communications, Marie-Noëlle Dion, s'est empressée d'ajouter que
des intervenants avaient été mis au courant et essayaient de rencontrer ceux qui
étaient à l'origine de cette invitation.
Laurent Paquin réagit à la mort de Marjorie «Je pense que ceux qui intimident
sont des losers»
Première publication 30
novembre 2011 à 19h46 Mise à jour : 30 novembre 2011 à 20h35

Crédit photo : TVA Nouvelles TVA Nouvelles
Mercredi, le comédien Laurent Paquin a réagi au suicide de Marjorie Raymond avec
la publication d'une vidéo poignante sur YouTube.
Il
reprend le concept de la vidéo Meet Jade (L'histoire de Jade), publiée il
y a quelques mois sur YouTube. Dans cette vidéo, une jeune fille ne parle pas,
mais raconte son histoire sur des petits cartons blancs. Elle parle
d'intimidation, des effets désastreux sur sa vie, racontant comment elle est
malheureuse.
Même
si la vidéo indique à la fin que Jade s'est suicidée, cette jeune fille ne se
serait pas enlevé la vie. Cependant, la vidéo a été visionnée des milliers de
fois et a permis de mettre au jour un sujet tabou.
«Je
pense que ceux qui intimident sont des losers. Ceux qui ne font rien ne sont pas
beaucoup mieux.»
Après
avoir appris la nouvelle du suicide de Marjorie Raymond après des années
d'intimidation, Laurent Paquin a produit sa propre vidéo, inspirée de celle de
Meet Jade, donnant son opinion sur la mort tragique de cette adolescente
de la Gaspésie. «Le silence souvent parle plus fort que les mots», explique
Laurent Paquin en entrevue à LCN.
«J'ai
réalisé que j'ai été témoin d'intimidation et que j'étais fier d'en avoir jamais
fait. Peut-être que ça pourrait être un message à passer: il y a moyen de se
trouver hot sans rabaisser les autres. Il y a moyen de se valoriser
autrement».
«L'histoire de l'autre jeune fille, en Gaspésie, me donne envie de pleurer»,
écrit Laurent Paquin, qui se dit bouleversé par l'histoire.
«Je
n'ai pas été victime d'intimidation au secondaire. Je me considère chanceux. Je
n'ai jamais intimidé quelqu'un non plus. C'est une des choses dont je suis le
plus fier de mon secondaire.
«Je
pense que ceux qui intimident sont des losers. Ceux qui ne font rien ne
sont pas beaucoup mieux.»
Il
déplore le fait que les victimes reçoivent peu d'appui, rappelant que
l'intimidation n'arrête pas par soi-même.
Il se
moque un peu du premier ministre Jean Charest, qui dit qu'il «faut poser des
questions.» «Il faut agir», écrit Laurent Paquin, en demandant aux gens d'être
solidaires aux victimes d'intimidation.
«On
n'arrête pas de se poser des questions», ajoute Laurent Paquin en entrevue.
La
vidéo qui a inspiré celle de Laurent Paquin, Meet Jade (L'histoire de
Jade) - avec sous-titres: Suicide de Marjorie Raymond Émoi sur les médias
sociaux
Première publication 30 novembre 2011 à 16h53

Crédit photo : Gracieuseté Par Roch Courcy | Agence QMI
L'annonce du suicide de la jeune Marjorie Raymond a causé tout un émoi sur les
médias sociaux. Des centaines de tweets à ce sujet ont été lancés mercredi, et
le nombre n'a cessé d'augmenter au fur et à mesure de la journée.
Il
suffisait de faire une simple recherche sur Twitter avec les termes «Marjorie»
et «Raymond» pour s'en rendre compte. La plupart des tweets passent de
l'indignation à l'incrédulité face à ce sujet délicat.
Selon
le site internet Trendsmap, le terme «Raymond» a été recensé comme une tendance
dès minuit durant la nuit du 29 au 30 novembre 2011. Une page Facebook en
hommage à Marjorie revendique plus de 5000 adeptes. Un événement créé sur
Facebook rassemble aussi près de 18 000 personnes.
Photo
d'une adolescente intimidatrice
Mercredi matin, peu avant 9h, un utilisateur de Twitter a trouvé le statut
Facebook d'une jeune fille qui avait intimidé Marjorie Raymond. Il a pris une
capture d'écran du statut et l'a ensuite envoyé sur Twitter.
Avant
d'être supprimée peu avant mercredi midi, la photo a été visionnée plus de 12
000 fois. Un peu plus tard, le nom de l'utilisateur (qui a mis la photo du
statut en ligne), ainsi que les termes «bullying» (intimidation en anglais),
«intimidation» et «bouleversé» sont aussi devenus des tendances Twitter à
Montréal.
Dans
la capture d'écran, on pouvait facilement voir le nom de la jeune intimidatrice.
Puisque le statut de la jeune fille est public, il a été facile, pour les
utilisateurs Facebook, d'aller commenter et de le partager.
Publié le 1er novembre dernier, il est encore en ligne et fait l'objet de
commentaires virulents depuis mercredi matin. Environ 120 commentaires ont été
écrits et il a été partagé près de 730 fois sur Facebook. La jeune intimidatrice
devient, en quelque sorte, elle aussi une victime d'intimidation.
Toujours en lien avec le suicide de Marjorie Raymond, une page Facebook cause
aussi une vive réaction sur les médias sociaux. La page nommée «Organiser un
suicide collectif géant en l'hommage de Marjorie Raymond» est l'objet de
critiques. Chaque statut publié entraîne environ une cinquantaine de
commentaires, et ce, même si la page compte environ 40 adeptes.
Mercredi matin, le journaliste techno, Dominic Arpin, comptant des milliers
d'abonnés sur Facebook et Twitter, a publié sur son site Internet, la vidéo
«Losers» qui vise à sensibiliser la population et les jeunes face à
l'intimidation. La vidéo, amplement partagée, est souvent accompagnée par un
commentaire qui invite tout le monde à dénoncer l'intimidation.
Toutes ces réactions prouvent que le suicide de Marjorie Raymond ne laisse
personne indifférent et, à l'ère des médias sociaux, on se rend compte que les
responsables d'un acte répréhensible comme l'intimidation peuvent rapidement
être pointés du doigt.
La
mort de Marjorie fait réagir Le Québec entier secoué
Première publication 30 novembre 2011 à 16h48 Mise à jour : 30 novembre 2011 à
18h30

Crédit photo : TVA Nouvelles
TVA
Nouvelles
À
lire également sur le sujet:
La
commission scolaire cherche à comprendre
La
classe politique sous le choc
La
mère de Marjorie Raymond, une victime de l'intimidation qui a mis fin à ses
jours lundi, invite les jeunes à dénoncer ces situations et déplore le manque de
ressources pour y faire face dans nos écoles.
Vingt-quatre heures après s'être confiée à Mon Topo, Chantal Larose a accordé
une nouvelle entrevue au cours de laquelle elle a dit espérer que ses paroles
aient une portée positive afin que sa fille ne soit pas morte pour rien.
Voyez l'entrevue complète ici.
«Je
ne veux pas que le geste de Marjorie soit gratuit. Je veux que ça serve à faire
bouger les choses dans le système», a déclaré la mère endeuillée, pour expliquer
ses interventions dans les médias.
Mme
Larose invite aussi ceux qui sont témoins d'une situation d'intimidation à la
signaler. «Je sais que personne ne veut dénoncer personne, même les victimes, de
peur que ça soit pire.»
Situation connue
Marjorie n'était pas la seule à s'être plainte des mauvais traitements dont elle
souffrait à l'école. Autour d'elle, plusieurs ont témoigné, acquiesçant au fait
que la jeune fille subissait de l'intimidation.
«On
manque de ressources à l'école. Il n'y a pas assez de surveillants, ils ne
peuvent pas être partout en même temps», déplore la mère de trois enfants, qui
insiste pour dire qu'«il ne faut pas prendre ça à la légère».
«Ils
disent que c'est tolérance zéro, à l'école. Mais quand survient un incident
physique à l'école, la personne est retirée quelques jours, puis elle revient,
on efface et on recommence.» Elle croit qu'un suivi doit être fait autant auprès
de la victime que de l'agresseur.
«Au
bout du rouleau»
La
mère de l'adolescente a sollicité l'aide de la direction de l'école à plusieurs
reprises, mais la réponse a été insuffisante. «C'était banalisé», croit-elle.
Marjorie Raymond a subi de l'intimidation dès le début de l'année scolaire, à
partir d'un conflit qui aurait dégénéré. «Vu que des choses étaient arrivées
dans les années précédentes, elle s'était dit: cette fois-là, je ne me laisserai
plus faire», rapporte Mme Larose.
«Marjorie avait un but dans la vie, elle savait ce qu'elle voulait faire plus
tard, mais elle n'était plus capable d'aller s'asseoir dans sa classe. À un
moment donné, tu ne peux plus.»
Pour
éviter que sa fille soit suspendue en plus de subir de l'intimidation, sa mère
l'a alors invitée à s'adresser à la direction ou à des intervenants disponibles.
La violence physique avait cessé, mais la violence verbale se poursuivait.
L'adolescente a aussi reçu des textos menaçants. «Les mots peuvent faire aussi
mal que la violence physique», rappelle la dame.
«Je
pense que Marjorie était au bout du rouleau, poursuit Mme Larose. Elle avait un
but dans la vie, elle savait ce qu'elle voulait faire plus tard, mais elle
n'était plus capable d'aller s'asseoir dans sa classe. À un moment donné, tu ne
peux plus», conclut la mère de la jeune fille.
Chantal Larose souhaite que personne n'ait à vivre un deuil comme le sien. Elle
aborde néanmoins la suite avec courage. «C'est Marjorie qui me donne cette
force. C'est un message de désespoir qu'elle a lancé et je veux que ça serve à
quelque chose.»
Les
funérailles de Marjorie, qui avait 15 ans lorsqu'elle s'est enlevée la vie,
auront lieu à Granby samedi prochain.
Suicide d'une ado: mieux intervenir auprès des élèves intimidateurs, dit
Beauchamp
Publié le 30 novembre 2011 à 16h43 | Mis à jour le 30 novembre 2011 à 16h43

La
ministre de l'Éducation Line Beauchamp
La Presse Canadienne Alexandre
Robillard Québec
La
ministre de l'Éducation Line Beauchamp croit qu'il faut améliorer les moyens
d'intervention auprès des élèves intimidateurs.
Réagissant au suicide d'une adolescente qui était victime d'intimidation, Mme
Beauchamp a déclaré mercredi qu'elle était bouleversée. «Qu'un jeune de 15 ans
choisisse le suicide, c'est toujours bouleversant, a-t-elle dit lors d'un point
de presse. On sent que c'est inacceptable dans notre société.
«Et
là, le contexte de ce geste-là posé par la jeune Marjorie, il semble bien que ce
soit dans un contexte où elle aurait vécu de l'intimidation au cours des
derniers jours ou des dernières années autour de son école.»
La
ministre a affirmé que le milieu scolaire n'est pas le seul responsable
d'intervenir auprès des élèves intimidateurs et c'est pourquoi elle souhaite
notamment une mobilisation des services policiers et municipaux.
«Tout
le monde est conscient que la réponse à cette question de la violence ne repose
pas uniquement entre les mains du professeur ou du directeur d'école», a-t-elle
dit.
Mme
Beauchamp a expliqué que son ministère se penchera sur les moyens à mettre en
œuvre auprès des jeunes agresseurs et de leurs familles.
«Je
pense que là il faut mettre l'accent sur: j'interviens comment auprès de
l'agresseur et aussi de sa famille et de ses parents, a-t-elle dit. Il y a une
notion de responsabilité qui doit surgir.»
Du
travail à faire
Le
premier ministre Jean Charest a déclaré que le travail doit toujours se
continuer afin d'éviter ce genre de drames.
M.
Charest a offert ses condoléances à la famille et aux amis de Marjorie Raymond,
une adolescente de 15 ans qui s'est enlevé la vie lundi à Sainte-Anne-des-Monts,
en Gaspésie.
«Comme société il faut s'interroger sur ces problèmes-là qui se posent pour
plusieurs jeunes filles et garçons qui malheureusement se sentent persécutés à
un point tel qu'ils ne voient pas d'autres issues que de s'enlever la vie»,
a-t-il dit.
La
chef péquiste Pauline Marois a pour sa part affirmé qu'il faut réviser les
façons de faire en vigueur pour lutter contre l'intimidation.
Mme
Marois a affirmé que les écoles, les commissions scolaires, les directions de
protection de la jeunesse et les centres de services doivent pouvoir mieux
communiquer pour intervenir dans ce genre de situations.
«Quand le programme ne donne pas les résultats, ça veut dire qu'il faut réviser
le programme, réviser les façons de faire, a-t-elle dit. Il y a quelque chose
qui ne va pas. L'école a été informée, il y a eu des interventions des parents
et cette jeune fille a continué d'être intimidée.»
Il
faut mieux intervenir auprès des élèves intimidateurs, dit Beauchamp
Publié le 30 novembre 2011 à 16h32 | Mis à jour le 30 novembre 2011 à 16h32

Archives La Tribune | Alexandre Robillard La Presse Canadienne Québec
La
ministre de l'Éducation Line Beauchamp croit qu'il faut améliorer les moyens
d'intervention auprès des élèves intimidateurs.
Réagissant au suicide d'une adolescente qui était victime d'intimidation, Mme
Beauchamp a déclaré mercredi qu'elle était bouleversée.
«Qu'un jeune de 15 ans choisisse le suicide, c'est toujours bouleversant,
a-t-elle dit lors d'un point de presse. On sent que c'est inacceptable dans
notre société.
«Et
là, le contexte de ce geste-là posé par la jeune Marjorie, il semble bien que ce
soit dans un contexte où elle aurait vécu de l'intimidation au cours des
derniers jours ou des dernières années autour de son école.»
La
ministre a affirmé que le milieu scolaire n'est pas le seul responsable
d'intervenir auprès des élèves intimidateurs et c'est pourquoi elle souhaite
notamment une mobilisation des services policiers et municipaux.
«Tout
le monde est conscient que la réponse à cette question de la violence ne repose
pas uniquement entre les mains du professeur ou du directeur d'école», a-t-elle
dit.
Mme
Beauchamp a expliqué que son ministère se penchera sur les moyens à mettre en
œuvre auprès des jeunes agresseurs et de leurs familles.
«Je
pense que là il faut mettre l'accent sur: j'interviens comment auprès de
l'agresseur et aussi de sa famille et de ses parents, a-t-elle dit. Il y a une
notion de responsabilité qui doit surgir.»
Le
premier ministre Jean Charest a déclaré que le travail doit toujours se
continuer afin d'éviter ce genre de drames.
M.
Charest a offert ses condoléances à la famille et aux amis de Marjorie Raymond,
une adolescente de 15 ans qui s'est enlevé la vie lundi à Sainte-Anne-des-Monts,
en Gaspésie.
«Comme société il faut s'interroger sur ces problèmes-là qui se posent pour
plusieurs jeunes filles et garçons qui malheureusement se sentent persécutés à
un point tel qu'ils ne voient pas d'autres issues que de s'enlever la vie»,
a-t-il dit.
La
chef péquiste Pauline Marois a pour sa part affirmé qu'il faut réviser les
façons de faire en vigueur pour lutter contre l'intimidation.
Mme
Marois a affirmé que les écoles, les commissions scolaires, les directions de
protection de la jeunesse et les centres de services doivent pouvoir mieux
communiquer pour intervenir dans ce genre de situations.
«Quand le programme ne donne pas les résultats, ça veut dire qu'il faut réviser
le programme, réviser les façons de faire, a-t-elle dit. Il y a quelque chose
qui ne va pas. L'école a été informée, il y a eu des interventions des parents
et cette jeune fille a continué d'être intimidée.»
Suicide de Marjorie Raymond La classe politique sous le choc
Première publication 30 novembre 2011 à 12h00 Mise à jour : 30 novembre 2011 à
20h34

Crédit photo : Facebook TVA Nouvelles
Le
suicide de Marjorie Raymond, victime d'intimidation pendant des années à l'École
Gabriel-Le Courtois à Sainte-Anne-des-Monts, a suscité l'indignation des
élus à l'Assemblée nationale mercredi.
La chef de l'opposition officielle, Pauline Marois, parle de l'échec du plan
d'action pour prévenir la violence dans les écoles. Ce plan qui a vu le jour en
2008 a été reconduit jusqu'en 2011 à raison de six millions de dollars par
année, mais ce programme, selon le Parti québécois (PQ), ne répond pas à la
demande.

(photo: TVA Nouvelles)
Pauline Marois était visiblement émue alors qu'elle réagissait à la mort de
Marjorie Raymond mercredi matin.
«J'ai
lu ça ce matin, ça tire les larmes. Il faut absolument qu'une action se mène
pour coordonner le travail. Comme dans le cas des Shafia, les signalements
avaient été faits, mais on n'est pas intervenu. Il y a un programme, mais quand
il ne donne pas de résultats, il faut réviser nos façons de faire.» a commenté
la chef du PQ.
Pour
sa part, la ministre de l'Éducation Line Beauchamp a expliqué qu'il était
important de s'intéresser aux victimes, mais également aux agresseurs. «Je veux
que l'accent soit mis sur comment on intervient encore mieux avec les bonnes
conséquences auprès de l'agresseur et comment on implique la famille.»
Jean
Charest s'est interrogé sur les raisons qui ont poussé cette jeune fille à
s'enlever la vie. «Comme société il faut s'interroger sur ces problèmes qui se
posent pour plusieurs jeunes filles ou garçons qui malheureusement se sentent
persécutés à un point tel qu'ils ne trouvent pas d'autres issues que de
s'enlever la vie.»
Soixante-neuf commissions scolaires ont accès au plan pour prévenir la violence
dans les écoles. Lorsque présentées aux écoles, les directions choisissent les
moyens qu'ils souhaitent mettre de l'avant dans leur établissement.
L'école que fréquentait Marjorie Raymond, Gabriel - Le Courtois était pourvu de
ce plan d'action.
«Le
suicide de Marjorie dit qu'on doit prendre tout signal d'un enfant au sérieux.
Une des clés: qu'on dénonce», affirme Lyne Beauchamp en entrevue à TVA.
Elle
ajoute qu'il existe un plan d'action, mais que la solution ne peut pas être
seulement dans la main d'un enseignant. La ministre croit que le Québec pourrait
se doter d'une loi, comme celle adopté en Ontario mercredi.
«On
connait la victime, sa souffrance. Il faut mettre plus d'accent sur les moyens
d'interpeller l'agresseur. Il faut avoir des conséquences.»
Suicide de Marjorie Raymond «Je ne veux pas que ça passe sous silence»
Première publication 30 novembre 2011 à 10h55

Crédit photo : Facebook Agence QMI
La
mère de l'adolescente de 15 ans victime d'intimidation à l'école, qui s'est
enlevée la vie lundi, souhaite que ce drame puisse changer les choses.
Elle
a dénoncé la situation en entrevue avec Claude Poirier à l'émission Le vrai
négociateur, mercredi, à LCN.
«Il
faut que ça donne un son de cloche aux personnes qui intimident. Il ne faut pas
que ces situations soient prises à la légère.»
«Je
ne veux pas que ça passe sous silence, a mentionné Chantale. Il faut que ça
donne un son de cloche aux personnes qui intimident, aux enseignants, à la
direction de l'école et aux parents d'enfants qui lancent un appel de détresse.
Il ne faut pas que ces situations soient prises à la légère.»
Marjorie Raymond fréquentait l'école Gabrielle-Le-Courtois, à
Sainte-Anne-des-Monts, en Gaspésie. Ses parents avaient quitté Granby il y a
trois ans pour emménager dans la région et son intégration au secondaire a été
difficile. Dès les premiers jours elle a été victime d'intimidation physique et
verbale.
«Elle
a eu des amis, mais beaucoup de gens contre elle. Elle me parlait de jalousie»,
a relaté sa mère.
La
mère d'un adolescent de 17 ans et d'une fillette de 5 ans a raconté que Marjorie
était harcelée par une fille dans sa classe.
«Un
jour, l'école m'a appelée pour me dire que ma fille s'était battue, parce
qu'elle avait dû se défendre. L'autre fille a été suspendue cinq jours, mais
quand elle est revenue, c'était pire. Ce n'était plus seulement physique, mais
aussi verbal, tout le temps, jour après jour.»
«C'était rendu qu'elle manquait souvent l'école, a poursuivi la mère. La
direction menaçait d'appeler la DPJ. Je n'avais pas le choix. Je l'ai poussée
dans la gueule du loup, dans son calvaire.»
Aucun
appel de l'école depuis la mort de Marjorie
La
direction de l'école n'a pas communiqué avec la mère de Marjorie à la suite de
son suicide.
Le
président de la Commission scolaire des Chics-Chocs, Jean-Pierre Pigeon, a
affirmé ne pas avoir été mis au parfum de ce cas d'intimidation. «Au nombre
d'élèves que nous avons dans nos établissements, on n'est pas au courant de
chaque cas», a-t-il mentionné.
M.
Pigeon s'est dit dépassé par les évènements des derniers jours.
«On
se sent quelquefois débordé, mais on pose les actions avec les moyens que l'on
a. Si le ministère était capable de donner beaucoup plus d'argent, il le ferait,
je le comprends. Même si on mettait plus de psycho éducateurs, plus
d'intervenants dans nos écoles, je ne pense pas que ça réglerait le problème.»
Suicide de Marjorie Raymond La commission scolaire cherche à comprendre
Première publication 30 novembre 2011 à 09h27 Mise à jour : 30 novembre 2011 à
16h09

Crédit photo : Facebook TVA Nouvelles
La
Commission scolaire des Chics-Chocs cherche la faille et tente de comprendre ce
qui a pu se passer pour que Marjorie Raymond, victime d'intimidation pendant des
années à l'École Gabriel-Le Courtois à Sainte-Anne-des-Monts, mette fin à ses
jours.
Le
directeur général de la commission scolaire, Jean Letarte, a tenu à faire le
point mercredi après-midi à la suite de la médiatisation du suicide de Marjorie.
Il a expliqué qu'ils tentaient d'abord de valider l'hypothèse de l'intimidation.
M. Letarte reconnaît que la plupart des éléments pointent dans cette direction,
mais on cherche d'abord à retracer le fil des événements.
Le
directeur de la commission scolaire a également déclaré qu'il tentera de voir où
se situe la faille entre les démarches que la mère de Marjorie dit avoir faites
et l'absence de suivi. Il ne nie pas que la Commission scolaire des Chics-Chocs
soit responsable en partie de la tournure tragique des événements, mais il juge
que l'intimidation est un mal de société et que tous ont leur part de
responsabilité dans ce genre de situation.
La
commission scolaire tentera également de voir si des intervenants ont été
témoins des gestes d'intimidation qui se sont produits entre les murs de l'école
Gabriel-Le Courtois. «Je peux vous garantir que le personnel est proactif», a
assuré Jean Letarte.
Louise Landry, du Centre de santé et de services sociaux de la Haute-Gaspésie, a
rappelé qu'une cellule de crise avait été instaurée et que des intervenants sont
disponibles 24 heures sur 24 pour ceux qui en ressentent le besoin. Mme Landry a
spécifié que ce service serait offert aussi longtemps qu'il y aura une demande.
«Débordé»
Plus
tôt mercredi, un représentant de la commission scolaire avait déclaré, en
entrevue à TVA Nouvelles, qu'il n'avait pas eu connaissance précisément des
appels de détresse faits par la mère de Marjorie à la direction de l'école. «Au
nombre d'élèves que nous avons dans nos établissements, on n'est pas au courant
de chaque cas», a expliqué Jean-Pierre Pigeon.
Visiblement touché par le drame, M. Pigeon a offert ses condoléances à la
famille de Marjorie.
Questionné sur la suite des choses et sur les améliorations qu'il faudrait faire
pour mieux intervenir dans les écoles, M. Pigeon a expliqué qu'il n'avait pas de
«poignée» pour venir à bout du problème.
«On
se sent quelquefois débordé, mais on pose les actions avec les moyens que l'on
a. Si le ministère était capable de donner beaucoup plus d'argent, il le ferait,
je le comprends. Même si l'on mettait plus de psychoéducateurs, plus
d'intervenants dans nos écoles je ne pense pas que ça réglerait le problème.»
Un
problème de société
Selon
M. Pigeon l'intimidation chez les jeunes est un problème de société et dépasse
les frontières des milieux scolaires. Il a expliqué qu'avec les médias sociaux,
le phénomène prend encore plus d'ampleur.
«On
peut discuter avec nos enfants dans les écoles, mais lorsqu'ils sortent de
l'établissement c'est plus difficile. Ça ne s'est pas seulement passé dans nos
boîtes, mais dans d'autres milieux. [...] La violence est présente partout dans
la société.»
Le
président de la commission scolaire a également expliqué que les actions
politiques pour prévenir l'intimidation ont déjà été posées. «Le ministère de
l'Éducation nous avait fait parvenir un plan d'action qui a été intégré à nos
programmes, mais au-delà de la bonne volonté de notre personnel, l'intimidation
se passe aussi à l'extérieur.»
Le
débat sur l'intimidation est relancé à l'Assemblée nationale
Publié le 30 novembre 2011 à 13h49 | Mis à jour le 01 décembre 2011 à 08h29

La
ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, reconnaît que les institutions ont «une
responsabilité» concernant l'intimidation.
Photo: Jacques Boissinot, PC
 |
Paul Journet
La Presse |
(Québec) Le suicide de Marjorie Raymond relance le débat sur l'intimidation dans
le milieu scolaire. Le Parti québécois demande à la ministre de l'Éducation,
Line Beauchamp, d'améliorer son plan d'action contre l'intimidation.

Marjorie Raymond, 15 ans, s'est enlevé la vie lundi. Photo tirée de Facebook
Ce
plan date de 2008. Il est appliqué dans les 69 commissions scolaires
conventionnelles du Québec, y compris celle que fréquentait l'adolescente de 15
ans. Son coût total annuel est d'environ 6 millions de dollars. Sa gestion est
décentralisée pour que chaque commission l'adapte selon ses besoins. En avril
dernier, la ministre Beauchamp a promis de le bonifier. Selon un sondage de la
Centrale des syndicats du Québec, le plan d'action avait peu d'impact sur le
terrain.
Pauline Marois, chef du Parti québécois, croit que le drame en fournit une autre
preuve. «L'école a été informée, il y a eu des interventions des parents, mais
cette jeune fille a continué d'être intimidée», rappelle-t-elle.
Mme
Beauchamp reconnaît que les institutions ont «une responsabilité». «Je crois
qu'il faut trouver une façon de faire en sorte que ceux qui sont en charge, que
ce soit dans les écoles, dans les commissions scolaires, dans les directions de
protection de la jeunesse, dans nos centres de services sociaux, puissent être
capables d'échanger entre eux et d'intervenir quand arrivent des situations
comme celle-là», a-t-elle indiqué.
Phénomène complexe
Au-delà du plan, les élus ont reconnu que l'intimidation était un phénomène
social complexe, qui concerne les enseignants et les écoles tout comme les
jeunes eux-mêmes et leurs parents. «Comme société, il faut s'interroger sur ces
problèmes qui se posent pour plusieurs jeunes filles et garçons qui
malheureusement se sentent persécutés à un point tel qu'ils ne voient pas
d'autre issue que de s'enlever la vie. C'est un drame terrible», a réagi le
premier ministre Jean Charest.
«La
réponse ne peut pas être uniquement dans les mains d'un professeur ou d'un
directeur d'école, a ajouté Mme Beauchamp. Il y a aussi des parents derrière ces
jeunes-là. Il faut trouver la bonne façon pour que tout le monde soit impliqué
et que ce phénomène cesse.»
La
mère se confie à Mon Topo L'intimidation pousse une ado au suicide
Première publication 29 novembre 2011 à 17h49 Mise à jour : 29 novembre 2011 à
22h09

Crédit photo : Courtoisie
Marjorie Raymond s'est suicidée après des années d'intimidation
TVA
Nouvelles
En
Gaspésie, une adolescente, Marjorie Raymond, 15 ans, s'est suicidée lundi après
des années d'intimidation à l'école.
La
jeune fille fréquentait l'école Gabrielle-le-Courtois à Sainte-Anne-des-Monts
après avoir fréquenté une école à Granby. Ses parents et Marjorie ont déménagé
en Gaspésie, il y a trois ans et son intégration au secondaire a été difficile.
Dès ses premiers jours en première secondaire, elle a été victime d'intimidation
physique et verbale. L'intimidation a continué sans cesse, rendant la vie
extrêmement difficile pour Marjorie.
Marjorie répétait souvent à ses parents qu'elle était à bout, incapable de
poursuivre ses cours, craignant toujours le prochain incident. Elle a même
échoué sa deuxième année au secondaire.

Photo: Facebook
Sa
mère, Chantale, qui s'est confiée à Mon Topo, a raconté comment elle a
parlé à plusieurs reprises avec la direction de l'école pour faire arrêter
l'intimidation, mais à part de courtes suspensions pour certains élèves, rien
n'a arrêté le calvaire de Marjorie. «Je lui avais promis de l'envoyer à l'école
des adultes à 16 ans, mais elle n'a pas été capable d'attendre», raconte sa
mère. Elle croit que la situation a été prise à la légère. «Ce n'était pas juste
des guéguerres de filles», estime-t-elle.
La
commission scolaire des Chics-chocs n'a pas voulu commenter le suicide, mais
confirme qu'une cellule de crise a été mise sur pied et des intervenants seront
présents pour aider les jeunes et le personnel. La Sureté du Québec a confirmé
que l'intimidation aurait pu contribuer au suicide de Marjori.
Lettre poignante
Lundi, Marjorie a mis fin à sa vie, laissant une lettre de trois pages,
expliquant pourquoi ses années d'intimidation étaient à la base de son suicide.
Dans la lettre où elle y a griffonné un cœur, elle a demandé pardon à ses
parents. «Maman, je suis désolée de ce que j'ai fait. Tu es la meilleure maman
au monde. Je vais être ton ange gardien. Ma place est en haut.»
«J'ai
de la misère à quitter ce monde, mais je pense que ce sera pour un monde
meilleur.»
«C'est la faute de la vie, des gens jaloux qui veulent gâcher notre bonheur»,
a-t-elle écrit.

Photo: Courtoisie
Sa
mère espère maintenant que son message sera entendu et que les écoles et les
commissions scolaires agissent avant qu'une autre tragédie se produise. «Il
aurait fallu qu'il se passe de quoi, qu'ils fassent quelque chose. Ce n'est pas
un coup que c'est fait...là, oui, ils vont agir...Je l'espère. Mais ça aura pris
une tragédie pour qu'ils agissent», a affirmé sa mère.
Ne
pas banaliser l'intimidation
Jasmin Roy est déconcerté d'entendre qu'une adolescente se soit enlevé la vie
après de nombreux incidents d'intimidation. «Ça prouve qu'on manque de
ressources, c'est un phénomène très présent», selon Jasmin Roy, de la Fondation
Jasmin Roy contre l'intimidation.
Il
ajoute que près de 10% de la population étudiante est victime d'intimidation
chaque jour, et que de 30 à 60 % des jeunes vivent l'intimidation au moins une
fois par année.
Une
intervention rapide est nécessaire dans tous les cas, ajoute M. Roy. «Il ne faut
pas banaliser ça, c'est sérieux».
«On
sent que la direction a été interpellée, on a l'impression que les parents n'ont
pas fait leur job. Mais, ils n'ont pas eu d'écoute.»
Vives
réactions sur Facebook
À
21h, plus de 3000 personnes suivaient la page Facebook, «Une pensée pour
Marjorie Raymond» et plusieurs y ont écrit des messages de sympathie. Plusieurs
personnes se désolent que l'intimidation a poussé Marjorie à s'enlever la vie.
«Voilà où apporte l'intimidation... Je souhaite que CELLEs et CEUx qui ont fait
tout ça réfléchirons à leurs gestes et paroles. Je souhaite à la famille et aux
proches de Marjorie mes plus sincères condoléances... triste», écrit une
internaute, Annie Pelletier.
«Que
ce soit reconnu ou non, c'est un meurtre involontaire de la part des
intimidateurs. Tant qu'à moi, des sanctions beaucoup plus graves devraient être
implantées pour ces jeunes qui s'adonnent à ce genre de comportements», croit
Vincent Francoeur.
«J'espère sincèrement que des mesures seront prises dans toutes les écoles afin
de sensibiliser les jeunes face aux conséquences de l'intimidation. Déjà en
première année ma fille a été taxée durant plusieurs semaines et il a fallu
crier fort auprès de la direction pour que des mesures soient prises. Vraiment,
je suis ébranlée par cette situation», raconte Nathalie Bolduc.
Pascale Legendre se demande quand le problème d'intimidation sera enfin pris au
sérieux. «Un problème qui touche les jeunes et leurs familles mais aussi les
commissions scolaires, qui, visiblement ne sont pas en mesure de stopper
l'intimidation dans leurs propres écoles. Peut-être qu'un jour l'indignation
sociale et humaine envers ce type de comportement aura atteint un niveau assez
haut pour qu'on s'y attaque une fois pour toute.»
Julie
Pringle écrit: «Ça me désole que notre monde soit si cruel... attendez pas qu'un
autre enfant fasse la même chose pour agir... partagez cette page pour que les
choses changent».
Annie
Roy ajoute: «Ton message fait déjà du chemin Marjorie, tu nous laisses dans nos
mains le pouvoir de changer les choses. On ne te connaissait pas mais maintenant
tu es là dans nos cœurs pour combattre l'intimidation.»
Violence à l'école: le PQ demande un plan d'action bonifié
Publié le 16 novembre 2011 à 08h28 | Mis à jour le 16 novembre 2011 à 08h28
|
Vincent Gauthier
Le Nouvelliste |
(Trois-Rivières) Les tristes événements survenus à l'école secondaire l'Escale
de Louiseville ont résonné jusqu'à l'Assemblée nationale, hier après-midi, alors
que le député péquiste Sylvain Gaudreault a une fois de plus interpellé la
ministre Line Beauchamp afin qu'elle bonifie son plan d'action pour lutter
contre la violence à l'école.
«Une
agression grave a eu lieu à l'école l'Escale de Louiseville. Il s'agit d'un
geste qu'il faut dénoncer et évidemment qu'il faut regretter. Mais, nous sommes
obligés de constater que la ministre refuse toujours de revoir son plan
d'action, de le bonifier en vue de donner les ressources adéquates aux écoles
pour prévenir de tels gestes inqualifiables», a lancé le député de Jonquière.
«Je
veux bien, là, que ce soit un cas isolé, mais c'est un cas de trop. Visiblement
il y a des acteurs dans le milieu de l'éducation qui ne se sentent pas en
confiance avec le plan actuel de la ministre. Elle l'a déjà elle-même reconnu
qu'il faut le bonifier. Maintenant, on veut savoir quand», a ajouté M.
Gaudreault.
En
réponse, la ministre de l'Éducation a surtout tenu à souligner l'efficacité du
plan d'action déployé à l'Escale lors de cette situation d'urgence.
«Je
tiens à souligner que l'école, et la Commission scolaire Chemin-du-Roy, ont mis
en place les éléments proposés par le plan d'action du gouvernement, et ça fait
notamment en sorte que l'équipe-école était prête avec un plan de gestion de
crise. Les jeunes concernés dans l'école ont quand même été bien pris en
charge», a mentionné Mme Beauchamp, tout en offrant son soutien à la victime
ainsi que sa famille.
«Je
veux ici offrir tout notre témoignage de solidarité au jeune qui a été attaqué
puis à sa famille. L'événement, il est grave puis il est bouleversant».
Attaque au couteau à l'école: l'ado envoyé à Pinel
Publié le 23 novembre 2011 à 07h11 | Mis à jour le 23 novembre 2011 à 07h11
L'adolescent de 15 ans, qui aurait poignardé un élève de l'école secondaire
L'Escale à Louiseville, sera conduit à l'Institut Philippe-Pinel à Montréal afin
de subir une évaluation psychiatrique.
Photo: Émilie O'Connor
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Nancy Massicotte
Le Nouvelliste |
(Trois-Rivières) L'adolescent de 15 ans, qui aurait poignardé un élève de
l'école secondaire L'Escale à Louiseville, sera conduit à l'Institut
Philippe-Pinel à Montréal afin de subir une évaluation psychiatrique.
Au
terme de l'enquête sur détention qui s'est tenue hier devant le Tribunal de la
jeunesse, le juge Daniel Perreault a opté pour la prudence dans les
circonstances.
Avant
de décider s'il le remettait ou non en liberté, il a réclamé une évaluation d'un
maximum de 30 jours visant à obtenir plus d'informations sur le risque de
récidive. Le juge devrait donc rendre une décision le 19 décembre lorsque
l'adolescent sera ramené en cour.
Dans
cette affaire, la procureure aux poursuites criminelles et pénales, Me Martine
Tessier, s'objecte en effet à la remise en liberté du prévenu en raison de la
violence de l'infraction. «J'ai des craintes pour la sécurité du public et de la
victime», a-t-elle déclaré.
Pour
sa part, Me David Guévin, à la défense, réclame la remise en liberté de son
client en plaidant que des personnes dignes de confiance, en l'occurrence ses
parents, sont prêts à le prendre en charge et que le risque de récidive n'est
pas marqué.
Hier,
l'enquête sur détention a d'ailleurs permis d'en apprendre un peu plus sur le
drame survenu à la place d'accueil.
L'enquêteur Michel Hamel de la Sûreté du Québec a entre autres expliqué que le
matin du 14 novembre, le prévenu s'est rendu à l'école avec un couteau de
cuisine dans les poches. Il serait allé voir la victime, âgée de 16 ans, qui
était assise près des casiers.
Selon
les nombreux témoins (26 ont été rencontrés par la police dont 11 témoins
directs), l'adolescent avait le visage blanc et semblait «crinqué.» Il se serait
adressé à la victime en lui disant: «Tu ne me diras plus jamais de me tuer.»
Après
une courte bousculade, le suspect aurait sorti son couteau et l'aurait poignardé
à quatre reprises, soit au visage, dans les côtes, au thorax et sur l'épaule. La
victime s'est ensuite écroulée par terre, ensanglantée. L'agresseur a pour sa
part été maîtrisé par trois autres élèves et un surveillant avant d'être conduit
dans un local à part. Il n'a offert aucune résistance.
Or,
la preuve de la Couronne tend à révéler que le geste était prémédité. La veille,
l'adolescent avait écrit sur sa page Facebook que la vengeance est un plat qui
se mange froid, ce à quoi son père a répondu que «la vengeance apporte de la
merde et que ça, c'est chaud.»
Le
matin de l'agression, l'accusé avait écrit: «Attention, il se peut que je ne
sois plus sur Facebook alors posez-vous pas de question; today is rainning blood.»
Qui
plus est, une fouille de sa case et de ses effets personnels a permis de
découvrir des dessins pour le moins troublants dans son agenda scolaire.
On
peut notamment y voir le mot vengeance écrit en lettres rouges et de nombreuses
scènes de violence mettant en scène un bonhomme allumette qui en frappe un autre
avec un bâton ou un couteau.
La
victime a frôlé la mort
Quant
à la victime dans cette affaire, notons qu'elle a échappé de près à la mort,
selon la SQ. L'adolescent a non seulement eu le poumon perforé mais son aorte a
été touchée par le couteau, ce qui a nécessité une intervention d'urgence. Les
médecins ont également dû lui enlever la rate.
Après
avoir passé quelques jours dans un centre spécialisé de Québec, il a été ramené
hier au CHRTR où il est toujours hospitalisé. Les enquêteurs n'ont pas encore
été en mesure de le rencontrer pour avoir sa version des faits compte tenu de
son état de santé.
Un
conflit en escalade
Le
motif de cette agression serait un conflit entre le suspect et la victime qui
aurait dégénéré au cours des jours précédant l'agression.
Outre
certains gestes d'intimidation commis à son endroit, l'accusé n'aurait pas
apprécié que la victime ait un béguin pour une élève de l'école. Selon
l'enquêteur de la SQ, Michel Hamel, il n'était pas en amour avec celle-ci mais
il était frustré qu'un autre jeune homme la flirte. Il se serait même empressé
de contacter l'ami de cœur de celle-ci pour l'informer de la situation.
Or,
la présumée victime n'a pas apprécié au point où elle aurait conseillé à
l'accusé «de ne pas se manquer la prochaine fois», ce qui aurait mis le feu aux
poudres. De toute évidence, ce jeune homme savait que l'adolescent avait déjà
fait des tentatives de suicide dans le passé et qu'il s'automutilait. L'accusé a
en effet été hospitalisé en psychiatrie à l'Hôpital Sainte-Justine pendant trois
à quatre semaines au printemps dernier. Il a été diagnostiqué bipolaire et
contraint à prendre du lithium. Le hic est que l'adolescent a cessé de prendre
cette médication en juillet dernier en raison des effets secondaires.
En
vertu d'une ordonnance de non-publication demandée par l'avocat de la défense Me
David Guévin, il nous est cependant impossible de révéler le contenu des
témoignages livrés hier par l'adolescent et sa mère dans le cadre de l'enquête
sur détention.
Rappelons que l'accusé est accusé de tentative de meurtre, voies de fait armées
et voies de fait graves devant le Tribunal de la jeunesse.
Violence à l'école: le plan d'action sera bonifié, promet la ministre Beauchamp
Publié le 07 avril 2011 à 16h27 | Mis à jour le 07 avril 2011 à 21h27

La
ministre Line Beauchamp a tenu à réagir jeudi au sondage dévoilé par la Centrale
des syndicats du Québec (CSQ), qui démontre que le phénomène de la
cyberintimidation a pris de l'ampleur depuis trois ans.
Photothèque Le Soleil, Patrice Laroche
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Daphnée Dion-Viens
Le Soleil |
(Québec) Le plan d'action pour lutter contre la violence sera bonifié, promet la
ministre Beauchamp.
La
ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, reconnaît que le plan d'action pour
lutter contre la violence à l'école est «imparfait» et promet de le bonifier,
financement à l'appui.
Mme
Beauchamp a tenu à réagir jeudi au sondage dévoilé par la Centrale des syndicats
du Québec (CSQ), qui démontre que le phénomène de la cyberintimidation a pris de
l'ampleur depuis trois ans. Selon cette enquête, le plan d'action gouvernemental
pour lutter contre la violence dévoilé en 2008 a eu peu de conséquences sur le
terrain.
«J'ai
bel et bien l'intention qu'on puisse reconduire ce plan-là en continuant à y
injecter des fonds», a affirmé jeudi la ministre Beauchamp en entrevue au
Soleil, répondant ainsi favorablement aux demandes de la Centrale syndicale.
Mieux
intervenir
Line
Beauchamp s'engage par ailleurs à «bonifier» les mesures mises en place. «Je
veux être à l'écoute des différentes propositions. La cyberintimidation est
vraiment un phénomène sur lequel on va devoir se pencher encore plus pour voir
comment les différents intervenants peuvent mieux intervenir», a-t-elle ajouté.
S'il
lui est difficile pour l'instant d'expliquer pourquoi la première phase du plan
d'action - prévue jusqu'en 2011 - n'a pas produit les résultats espérés, Mme
Beauchamp promet qu'elle «posera des questions». «Je vais vouloir savoir si
l'argent est investi au bon endroit avec un maximum d'efficacité»,
affirme-t-elle.
De
son côté, le Parti québécois a dénoncé jeudi le «laxisme» de la ministre
Beauchamp, qui n'a pas réussi à mettre en place efficacement ce plan d'action,
affirme-t-on. |