Un nomade pacifique

Robert Beaupré

     Serge Bourassa-Lacombe a une foi que l'on pourrait lui envier, sans pour autant adhérer à ses certitudes. Il a la poignée de main et le regard des prédicateurs de l'Armée du Salut. Il vous dévisage sans retenu. L'homme qui marche pour Dieu (pourrait-il se qualifier lui-même?) mène toujours une saga contre le Collège des médecins, la mafia médicale comme il aime bien la qualifier.

     Les lecteurs de L'Itinéraire se souviendront de son histoire. En 1995, alors qu'il habitait Sherbrooke et suite à une altercation avec une colocataire, il est interné en psychiatrie pendant près de 60 jours. Il est de plus victime d'une erreur sur la personne alors qu'il se voit identifié à un violeur qui a le même nom que lui et, stupeur, la même date de naissance. Dans un centre hospitalier de la région, il est soumis à des traitements contre sa volonté, forcé de prendre des tranquillisants et antidépresseurs dont il n'a aucun besoin et il est laissé à lui-même pendant le sevrage. Il a ainsi été emprisonné deux mois sans aucune autorisation de la Cour. Suite à cette histoire, il décide de changer de nom et de prendre celui de Serge Joseph Adrien Bourassa-Lacombe. Maintenant il prétend avoir reçu directement de Dieu le nom de Victor DELAMARRE
II. Par a suite, il intente une poursuite de 1,888,000$ contre le CUSE (Le Centre universitaire de santé de l'Estrie).

     Il reçoit ses directives de Dieu: «Le 12 février 2002 il y aura déjà 7 ans depuis que j'ai reçu cet appel de l'Agneau de Dieu afin de vaincre la mafia médicale, combattre ses maladies mentales et construire un pays meilleur!», souligne-t-il.

     Depuis ce temps, Serge Bourassa-Lacombe accumule les kilomètres et poursuit sa campagne de sensibilisation à la cause de la santé mentale mais aussi contre le corps médical. En août 99, on le voit sur la route à Barrie, à Orillia et à Toronto. Vêtu de rouge et armé d'une croix, il sillonne également le Québec de long en large. À vélo, en 95 et 96, il voyage partout au Québec et aux États-Unis. Il visite également l'Île du Prince Édouard, le Nouveau Brunswick, et la Nouvelle-Écosse. Lors de l'élection fédérale de 2000, ne craignant pas de mêler politique et religion, il se présente candidat indépendant de Sherbrooke.

     Bourassa-Lacombe a trouvé un sens à sa vie en guerroyant contre les monstres de la bureaucratie et les institutions. Grand bien lui fasse puisqu'il contribue à sa façon à sa libération personnelle et à celle d'autrui.

nadabindu@lycos.com 

MONTRÉAL * JANVIER 2002

JOURNAL L'ITINÉRAIRE                13