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CHUS
Des gens de soins et d’excellence

CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE DE SHERBROOKE
Hôpital Fleurimont, 3001, 12e Avenue, Fleurimont (Québec) J1H 4N4
Hôtel-Dieu, 580, rue Bowen Sud, Sherbrooke (Québec) J1G 2E8
Téléphone : (819) 346-1110

 

Le 21 avril 2004

Direction des services professionnels
CHUS - HD

 

Objet :

BOURASSA-LACOMBE Serge
D.D.N. : 1957-06-20
N/Dossier : 398068
 
Adresse : 1645, rue King Ouest, Sherbrooke, Québec, J1J 2C7
Tél. : (819) 560-5793 (
cellulaire)

REQUÊTE POUR ORDONNANCE DE TRAITEMENT

Identification :

Il s'agit d'un patient âgé de 46 ans, connu pour trouble schizo-affectif, hospitalisé à deux reprises à l'hôpital CHUS - Hôtel-Dieu en garde d'établissement pour troubles de comportements dans un contexte délirant et maniaque. Une ordonnance de traitement a été accordée par la cour, suite à une demande médicale le 14 avril 2003.

Antécédents psychiatriques :

Monsieur Bourassa a été hospitalisé en garde d'établissement en 1995; il est sorti de l'hôpital avec un refus de prendre des médicaments et d'avoir des suivis. La dernière hospitalisation remonte au mois de mars 2003, date à laquelle le patient fut amené à l'urgence par les policiers pour troubles de comportements, puisqu'il a essayé de prononcer un discours électoral télévisé. Monsieur Bourassa est sans emploi et n'a pas de domicile fixe. Il avait peu de contacts avec sa famille. Il passait son temps à prêcher Dieu et parfois il prenant des marches par temps glacial. Il a fait plus de 1600 kilomètres en Amérique du Nord pour prêcher la Parole de Dieu.

Durant sa dernière hospitalisation, il manifestait des délires mystiques de façon très spontanée et devant les patients; il parlait de sa mission sur la terre; disait qu'il est prêt à faire n'importe quoi s'il recevait des messages de Dieu. Il était très perturbé par la guerre en Irak. Il aurait voulu se présenter aux élections législatives dernières au Québec et il blâmait monsieur Jean Charest pour son hospitalisation, car il avait peur que monsieur Bourassa se présente comme

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candidat à ces élections. Monsieur présentait des délires de persécution, également des symptômes maniaques assez francs : leugorrhée, s'irritait facilement et dormait peu la nuit.

Dès le premier jour de l'hospitalisation, il refusait catégoriquement la prise de médicaments. Il ne se considérait pas malade et n'a aucune maladie psychiatrique. À l'étage, il manifestait des comportements désorganisés; il écrivait sur les murs de sa chambre, faisait des selles dans une serviette, dormait dans un tiroir de son armoire pour faire régner la paix, manifestait parfois des moments d'agressivité verbale à l'égard de l'équipe soignante. Dans ce contexte, une ordonnance de traitement est demandée et accordée par la cour, le 14 avril 2003. Depuis cette date, je vois régulièrement monsieur Bourassa en externe.

Après la prise de médicaments on note une certaine amélioration dans le contact. le patient vient à ses rendez-vous d'une façon régulière et ponctuelle et prend ses médicaments. Il a manifesté quelques effets secondaires, tremblements, suite à la prise de Modecate qui a été remplacé par un autre neuroleptique de type Risperdal. Il commence à nouer des relations avec sa famille (ses parents, sa soeur). Il a passé par exemple la veille de Noël avec ses parents. Monsieur a fait un changement au niveau de son « look »; il a coupé ses cheveux et portait une tenue vestimentaire adéquate. Il commençait à chercher du travail et pojetait de fonder une famille. Les champs d'intérêts de monsieur Bourassa ont beaucoup changé ainsi que ses plans relationnels. D'Après lui, sa famille est bien satisfaite de son évolution cependant monsieur Bourassa demeure attaché à ses croyances religieuses avec certaines idées qui frôlent un peu le délire. À son dernier rendez-vous, monsieur dit avoir pu guérir une femme de sa douleur. Il ne se considère pas malade. Aucun jugement concernant sa maladie. Aucune autocritique. Le patient ne voit pas la nécessité de continuer à prendre ses médicaments.

À l'entretien, monsieur Bourassa manifeste aucun symptôme d'agressivité. Il tolère mieux la contrariété. Il est toujours en colère face au corps médical surtout les psychiatres. L'affect est mobilisable. L'humeur est euthymique. Le jugement est très altéré. D'après ce qui précède et suite à une année de traitement, je trouve que le patient manifeste une bonne observance au traitement et présente une amélioration nette sur un plan relationnel, surtout avec sa famille. Ses parents observent également une certaine amélioration au niveau de ses perspectives et projets pour son avenir. Sur le plan des comportements, monsieur Bourassa est plus à l'écoute, plus attentif et moins irritable. Il présente quelques délires mystiques, mais qui sont limités. Manque de jugement important malgré la pseudo-éducation dans les entretiens cliniques. Pas de prise de conscience de sa maladie. L'implication de la famille est primordiale mais monsieur Bourassa refuse que l'on ait des contacts avec sa famille.

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Alors d'après ce qui précède, on résume que monsieur Bourassa ne comprend pas les notions de sa maladie, qu'il refuse catégoriquement l'idée qu'il est malade et également qu'il ne comprend pas le but du traitement en disant qu'il n'a pas besoin de suivi psychiatrique et il vient au rendez-vous pour appliquer seulement l'ordonnance de traitement et il ne saisit pas l'avantage et le risque à la décision de la cour et n'a aucune conviction. Le patient est incapable de consentir compte tenu du manque de jugement important face à sa maladie et à l'égard de la prise de médicaments.

Nécessité ou pertinence de poursuivre le traitement :

Dans ce contexte, la prise de médicaments et entretiens psycho-éducatifs sont essentiels. Évidemment, l'amélioration qu'on a pu constater cette année est suite à la prise de médicaments. Donc, l'Arrêt de la médication que monsieur Bourassa réclame pourrait entraîner une rechute ultérieure, surtout à chaque fois que monsieur Bourassa fait une rechute, ses comportements deviennent dangereux pour lui-même et autrui. Je constate donc que la reprise des médicaments est essentielle pour une durée de trois ans.

Medication :

Antipsychotique et médicament de type thymorégulateur avec une surveillance par un bilan biologique des fonctions rénales et hépatiques et le dosage des thymorégulateurs. Un traitement de type Cogentin en cas de besoin si le patient manifeste des effets secondaires, (tremblements, syndrome parkinsonien...) suite à une administration d'antipsychotique.

 
William Semaan
William SEMAAN, MD
Psychiatre
CHUS - HD

 

Copie cetifié conforme

J. P. 26-04-2004

 

LÉGENDE

VRAI             FAUX

 
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